Bobo-Dioulasso : Des Forces de défense et de sécurité à l’école des droits spécifiques et obligations découlant des traités

Publié le mardi 25 août 2020 à 18h51min

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Bobo-Dioulasso : Des Forces de défense et de sécurité à l’école des droits spécifiques et obligations découlant des traités

Le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec l’Union Africaine (UA) organise, du 25 au 27 aout 2020 à Bobo-Dioulasso, un atelier de formation des Forces de défense et de sécurité (FDS) sur les droits spécifiques et obligations découlant des traités. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet conjoint UA-PNUD : « Accélérer la ratification et la domestication des traités de l’Union africaine », soutenu par le gouvernement suédois.

Cette session vise à renforcer les capacités de ces FDS venues des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et des Cascades sur les droits spécifiques et obligations qui découlent des traités, afin qu’elles se les approprient. De manière plus spécifique, il s’agira de sensibiliser les participants sur les six traités de l’Union africaine et sur leur importance, d’identifier les obstacles potentiels à leur mise en œuvre au Burkina Faso et d’identifier et répertorier des propositions d’actions claires à développer pour une meilleure mise en œuvre de ces traités au Burkina Faso.
La cérémonie d’ouverture des travaux a eu lieu ce mardi 25 août 2020 en présence du point focal du PNUD dans les Hauts-Bassins, Laetitia Dushimirimana.

Représentant le Représentant résident du PNUD au Burkina Faso, elle a rappelé que le Burkina Faso a ratifié 42 traités sur les 59 qui exigent aux Etats membres d’indiquer leur consentement à être liés. Selon elle, la lenteur du processus de ratification et de domestication des traités de l’Union africaine (au nombre de six) constitue un obstacle à une intégration régionale accrue. « Si le Burkina Faso a ratifié ces six instruments, force est de constater que des efforts restent à faire non seulement pour leur mise en œuvre, leur diffusion et leur appropriation par les populations mais aussi, en termes de suivi et de monitoring de l’effectivité de ces instruments par les différents acteurs », a-t-elle souligné.

Le point focal du PNUD dans les Hauts-Bassins, Laetitia Dushimirimana

Ainsi, la mise en œuvre des différentes activités prévues dans le plan de travail annuel du projet UA-PNUD, dont cet atelier en fait partie, contribuera sans doute à une meilleure implémentation de ces instruments au Burkina Faso. Elle a par ailleurs expliqué que le projet conjoint UA-PNUD nommé : « Accélérer la ratification et la domestication des traités de l’UA » a été développé dans le cadre du partenariat NU-UA pour la mise en œuvre de l’agenda 2030 et de l’agenda 2063 du développement durable. Ce projet unique et innovateur, selon elle, matérialise la ferme volonté des deux institutions à travailler ensemble en vue de la transformation structurelle économique des Etats membres de l’UA, la construction des sociétés africaines résilientes aux chocs et menaces en tout genre et la promotion de la bonne gouvernance. « Ce projet est aussi un cas d’école dans la mesure où ses réussites et échecs serviront à mieux définir les contours du futur partenariat NU-UA », a indiqué le point focal du PNUD dans les Hauts-Bassins, Laetitia Dushimirimana.

A l’en croire, les traités de l’OUA/UA s’attaquent aux défis pluridimensionnels qui se posent avec acuité aux Etats membres. Ils apportent ainsi une réponse aux enjeux de sécurité, à l’autonomisation des jeunes et des femmes, à la protection de l’enfance, à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption. Ce sont justement ces problématiques que ciblent les six traités choisis pour la première phase de ce projet. « Ces traités sont : La charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, la charte africaine de la jeunesse, la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et la convention de l’union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption », a-t-elle expliqué.

Les officiers chargés de l’application de la loi sur les droits spécifiques et obligations découlant des traités

Six pays ont été sélectionnés pour cette première phase du projet à savoir la Burkina Faso et le Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest, la Tunisie pour l’Afrique du Nord, Sao Tomé et Principe pour l’Afrique centrale, le Mozambique pour l’Afrique australe et le Kenya pour l’Afrique de l’Est. La représentante du Représentant résident du PNUD au Burkina Faso a donc invité les FDS à contribuer aux efforts de mise en œuvre des traités et conventions que le pays a déjà ratifiés. Et ce, à travers des actions de plaidoyer, de sensibilisation auprès des populations ainsi que le travail collaboratif avec les institutions régaliennes pour accélérer l’internalisation et la mise en œuvre des traités de l’OUA/UA.

Toutefois, elle a réitéré le soutien « indéfectible » du PNUD et de l’ensemble du système des Nations Unies, aux cotés du gouvernement burkinabè, pour le renforcement des droits humains, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la paix et de la sécurité.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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