Marchés agricoles : Les acteurs font le bilan du projet AMIAGRI

Publié le vendredi 26 février 2021 à 16h45min

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Marchés agricoles : Les acteurs font le bilan du projet AMIAGRI

La phase pilote du projet « Accompagnement des acteurs de l’offre et de la demande sur les marchés institutionnels agricoles du territoire au Burkina Faso (AMIAGRI) » est à son terme. Ainsi, après une année de mise en œuvre des activités dudit projet, il est apparu nécessaire pour les acteurs de se retrouver, ce vendredi 26 février 2021 à Banfora, dans la région des Cascades, pour faire le bilan, tirer les leçons et envisager les perspectives.

Cette session de travail visait, de façon spécifique, à présenter les résultats obtenus de la mise en œuvre des activités de formations, de plaidoyer et de concertation, et à analyser les acquis, les insuffisances et les limites de la mise en œuvre du projet. Par ailleurs, cette rencontre a permis aux différents acteurs de recueillir les suggestions et recommandations pour les prochains pas. Elle a été organisée par la Confédération paysanne du Faso (CPF) et l’Institut national pour le développement économique et social (INADES), avec l’appui financier du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) et l’ONG Acting For Life.

Le projet AMIAGRI est une « plateforme » qui a été mise en place pour soutenir la commande publique de produits agricoles dans la région des Cascades. Il avait pour objectif de développer une stratégie de recherche de débouchés commerciaux pour les producteurs issus de l’agriculture familiale, basée sur la commande publique de produits agricoles comme levier de développement.

Les participants de l’atelier de bilan et de clôture du projet AMIAGRI

Il s’agissait précisément d’accompagner les acteurs de l’offre (organisations de producteurs, transformateurs) et de la demande (institutions publiques et collectivités locales) de produits agricoles locaux dans les Cascades, afin de leur permettre d’accéder aux achats et à la commande institutionnelle pour approvisionner les cantines scolaires, les centres de santé et les centres de formation.

A en croire Marc Gansonré, administrateur de la Confédération paysanne du Faso, ce projet est mis en œuvre dans un contexte où on observe un accroissement de la production agricole mais confronté à des problèmes d’écoulement dû à un marché inondé par des produits alimentaires importés. Et la recherche de débouchés reste alors une préoccupation des producteurs. C’est face à une telle préoccupation que les expériences des achats institutionnels basées sur les produits locaux sont expérimentées à la faveur de la mise en application des textes autour de la commande publique de produits locaux.

En effet, l’Etat burkinabè a pris un arrêté en date du 31 janvier 2017 portant « achat de produits alimentaires locaux par les structures étatiques dans le cadre de leur approvisionnement ». Cependant, les acteurs de l’offre et de la demande ont encore besoin de suivi et d’accompagnement pour sa mise en application. « A travers ce projet, nous avons voulu accompagner les producteurs qui, dans le temps, ont eu des difficultés récurrentes de pouvoir vendre ce qu’ils produisaient, de pouvoir amener des produits de qualité sur le marché pour la consommation », a expliqué Marc Gansonré.

Renforcer les capacités des acteurs

La photo de famille à l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux

Ainsi, dans le cadre du projet, plusieurs actions ont été mises en œuvre au profit des acteurs de l’offre et de la demande de produits agricoles de la région des Cascades. Parmi ces actions, il y a eu la mise en place d’un cadre de concertation des organisations des producteurs appelé « Réseau Nafa Sira » et le renforcement des capacités des acteurs à travers notamment des formations sur les normes et qualité des produits agricoles, sur le marketing et la négociation commerciale, etc. Aussi, l’on peut retenir la concertation entre les différents acteurs du territoire et les rencontres de plaidoyer avec les autorités locales.

Marc Gansonré, administrateur de la Confédération paysanne du Faso

« Douze mois après la mise en œuvre du projet, nous avons décidé aujourd’hui de faire le bilan des activités. Cet atelier de bilan et de clôture est un moyen de faciliter les échanges et la concertation entre les organisations des producteurs et les autorités de la région des Cascades. Dans le cadre du projet pilote, nous avons voulu mettre sur le marché institutionnel, 5000 tonnes de produits agricoles. Malheureusement, nous avons pu mettre seulement 1500 tonnes. Parce qu’il y a eu simplement un dysfonctionnement, une incompréhension, un manque de volonté quelques parts, qui n’ont pas permis d’atteindre les objectifs escomptés », a-t-il déploré.

Néanmoins, Marc Gansonré s’est réjoui, car il estime qu’à la fin de cette phase pilote, les acteurs (producteurs, transformateurs, les responsables politiques et administratifs) de la région des Cascades ont compris la nécessité de développer ce partenariat. Ce, afin de pouvoir répondre à la sollicitude des organisations de producteurs et de transformateurs.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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