Education : La culture burkinabè bientôt enseignée dans des établissements français

Publié le mercredi 24 mars 2021 à 16h25min

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Education : La culture burkinabè bientôt enseignée dans des établissements français

Environ 3000 élèves des lycées et collèges de la région de Bretagne, en France, seront bientôt sensibilisés et initiés à la culture burkinabè, à travers la danse, la musique, le conte, le chant et la percussion. C’est l’information donnée par Mamadou Coulibaly, artiste-musicien, par ailleurs représentant de l’Association Sitala du Faso. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 23 mars 2021 à Bobo-Dioulasso.

« Ce projet, nous l’avions déjà initié au Burkina Faso et malheureusement nous n’avons pas eu de partenaires pour nous accompagner, personne n’a été sensible à ce projet. Certains se demandaient même comment on peut éduquer un enfant par la culture ? », a déploré Mamadou Coulibaly. Il estime cependant que la culture est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, le banditisme, l’incivisme, la haine ou le terrorisme. « L’Africain cherche toujours à évoluer, mais il ne peut pas évoluer sans sa base. Donc, ce projet d’éducation par la culture s’impose à nous si nous voulons avoir un Burkina Faso nouveau », s’est-il convaincu.

A en croire Mamadou Coulibaly, du 3 avril au 2 juillet prochain, une équipe de l’association, composée de sept personnes, sera en France dans la région de Bretagne, pour enseigner dans plus de 45 collèges et lycées différents, la culture burkinabè. Ce, à travers la danse, la musique, le conte, le chant et la percussion. « C’est une tournée de collège en collège. Donc, chaque semaine nous serons dans un collège et en tout nous avons environs 3000 enfants à rencontrer, à sensibiliser et à initier à la culture burkinabè », a-t-il expliqué.

Mamadou Coulibaly, représentant de l’Association Sitala

Pour Mamadou Coulibaly, c’est une chance et un honneur pour son association de pouvoir enseigner la culture burkinabè aux enfants des autres pays. « Aujourd’hui je suis très content », a-t-il exprimé sa joie. Par ailleurs, il se dit indigné parce que l’enseignement de la culture n’est pas pris en compte dans les établissements du Burkina Faso. « Aujourd’hui notre projet a été labelisé par les Européens alors que les Burkinabè eux-mêmes ne sont pas sensibles à ça », a-t-il déploré. C’est pourquoi, il lance un cri de cœur à l’endroit des autorités du pays, aux enseignants et aux hommes de cultures, « de tout faire pour essayer d’éduquer nos enfants avec nos cultures. Sinon, sans culture, pas d’éducation », a laissé entendre M. Coulibaly.

En effet, le projet « éducation par la culture » a été initié par l’Association Sitala du Faso. Il vise à offrir aux enfants et jeunes, des espaces d’échanges, de partage et de formation autour des arts traditionnels et du dialogue interculturel. C’est ce projet qui a été retenu en France comme un « projet labélisé » pendant la saison « Africa 2020 », que le président Emmanuel Macron avait lancé sur le territoire français. Ainsi, les 54 pays africains amis de la France ont été invités à montrer une « autre Afrique ».

Des journalistes et des acteurs de Sitala présents à la conférence de presse

La Saison Africa 2020 est un projet « hors normes », panafricain et pluridisciplinaire. Elle est centrée sur l’innovation dans les arts, les sciences, les technologies, l’entrepreneuriat et l’économie. L’éducation est une question transversale pour le partage et la transmission de savoirs. L’ambition d’Africa 2020 est de créer un mouvement d’émancipation global à travers un engagement durable bâti autour des valeurs de la citoyenneté.

Mamadou Coulibaly a rappelé que le projet Sitala rassemble deux associations sœurs basées au Burkina Faso (Sitala du Faso) et en France (Sitala Lillin’Ba). Sitala poursuit ainsi des objectifs éducatifs de sensibilisation à la différence et de valorisation des pratiques culturelles comme facteur d’identité et de partage. « Nous travaillons sur un projet de coopération artistique et culturelle. Les grandes lignes sont l’éducation par la culture, l’enseignement à la citoyenneté internationale. L’objectif c’est de promouvoir, transmettre et enseigner l’art et la culture burkinabè de toutes les ethnies du pays. Et en France, il permet le rapprochement des peuples des générations », a-t-il dit.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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