Médias et sécurité : « Il est important de vendre les victoires des FDS », plaide le commandant Hervé Yé

Publié le vendredi 10 septembre 2021 à 18h27min

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Médias et sécurité : « Il est important de vendre les victoires des FDS », plaide le commandant Hervé Yé

En marge des retrouvailles des journalistes et communicateurs catholiques de l’Afrique de l’Ouest organisées par l’Union catholique africaine de la presse-Burkina (UCAP-B), les professionnels des médias ont échangé sur deux thèmes concernant l’attitude à adopter en période de crise et leurs relations avec l’armée, ce vendredi 10 septembre 2021 à Bobo-Dioulasso.

L’Union catholique africaine de la presse-Burkina (UCAP-B) s’interroge sur son rôle dans un contexte d’insécurité. Le journaliste doit-il donner l’information sans tomber dans la propagande terroriste ? Une centaine de journalistes et communicateurs catholiques de l’Afrique de l’Ouest se penchent sur le thème : « Médiatiser sans promouvoir l’insécurité : rôle et devoir des journalistes et des médias ».

Au deuxième jour de la rencontre, deux thèmes sont au menu. « Des médias traditionnels aux médias sociaux : quelles attitudes en période de crise sécuritaire ». C’est sous ce premier thème que Jean-Christophe Konaté et Ouézin Louis Oulon se sont entretenus avec les professionnels des médias.

De gauche à droite : Jean-Christophe Konaté, Ouézin Louis Oulon et Paul-Miki Rouamba (modérateur)

Dans son intervention, Jean-Christophe Konaté a insisté sur l’importance du rôle des médias durant la crise. Selon le communicateur malien, les médias sont beaucoup sollicités en période de crise. Pour le cas des journaux papiers, le tirage augmente. Certains médias, toujours à en croire Jean-Christophe Konaté, choisissent l’une des six lignes éditoriales. Il s’agit de l’information exacte, indifférente, dramatisée, inventée, critique et apaisée.

Le doctorant en communication a formulé des recommandations. Il conseille aux médias, entre autres, d’éviter la course à la primeur de l’information, d’aller à l’information utile et pas sensationnelle, et de ne pas choisir des terminologies qui font l’apologie du terrorisme.

« Les terroristes sont des fins calculateurs »

Plus de 70 participants prennent part à cette rencontre

Le journaliste burkinabè, Ouézin Louis Oulon, a quant à lui mis en exergue les enjeux de l’information en temps de crise. D’emblée, il a rappelé qu’il faut douter de toute source d’information, car elle est susceptible d’être manipulée.
L’actuel directeur général du groupe Omega Média note que « les terroristes sont des fins calculateurs. Ils mesurent l’impact de leur action avant de les poser ». Pour médiatiser sans promouvoir l’insécurité, Ouézin Louis Oulon, recommande aux médias de choisir le juste milieu. « Ne pas communiquer est une erreur, trop communiquer n’est pas bien », a-t-il tranché.

Communiquer dans la règle de l’art

Le directeur de la communication de la gendarmerie nationale, le commandant Hervé Yé, a animé le second thème : « Traitement de l’information sur les attaques terroristes : état des lieux des relations armée-médias ». L’officier est revenu sur l’attaque du 15 janvier 2016 au Cappuccino de Ouagadougou où les médias ont rendu la tâche difficile aux forces de défense et de sécurité (FDS), à travers leurs directs.

« Lors des attaques, nous avons plus que besoin de vous pour passer la bonne information », le commandant Hervé Yé aux journalistes

Pour le commandant Yé, si le direct permet d’informer le public en temps réel, il expose également les médias. « Si on communique dans la règle de l’art, cela va forcément réduire le désordre, permettre de lutter contre le terrorisme », a-t-il indiqué.

La gendarmerie nationale appelle à une collaboration. « En tant que médias, il est important de vendre les victoires des FDS. Il y en a ! », a plaidé le commandant Hervé Yé.
Il faut noter que cette rencontre qui est placée sous la présidence du ministre en charge de la communication, Ousséni Tamboura, regroupe cinq pays de la sous-région. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal. Pour cette rencontre de Bobo 2021, d’autres confessions religieuses sont associées aux partages d’expériences.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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