Bobo-Dioulasso : Des journalistes en immersion à la Sitarail

Publié le lundi 22 août 2022 à 11h15min

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Bobo-Dioulasso : Des journalistes en immersion à la Sitarail

La Société internationale de transport africain par rail (Sitarail) a organisé une visite de presse sur ses installations, le jeudi 18 août 2022 à Bobo-Dioulasso. Cette activité, selon les premiers responsables de la Sitarail, s’inscrit dans une dynamique d’ouverture et de transparence.

Filiale de Bolloré Transport & Logistics, la Sitarail opère dans les chemins de fer au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Et depuis quelques années déjà, cette société s’est lancée dans une dynamique de modernisation de ses outils de maintenance, pour un trafic ferroviaire plus performant et sécurisé. Afin de partager son quotidien et ce vaste programme de modernisation à la population, la Sitarail a décidé d’ouvrir ses portes à des journalistes de la ville de Bobo-Dioulasso.

Cette journée d’immersion au cœur du quotidien des cheminots a permis aux journalistes de découvrir l’activité de la Sitarail dans son ensemble. Ainsi, au-delà des deux files de rails et des trains que les citoyens lambda voient au quotidien, les visiteurs du jour ont pu apercevoir des femmes et des hommes engagés et dévoués à la tâche, un savoir-faire riche et varié avec divers profils et corps de métier, et un environnement socioprofessionnel dynamique et en parfaite symbiose avec notre écosystème.

Les journalistes suivant la présentation PowerPoint de la Sitarail avant la visite terrain.

Et au-dessus de tout, ils ont pu voir une entreprise engagée avec ses partenaires étatiques pour la préservation du réseau ferroviaire Abidjan-Ouagadougou, le bien-être des 1 500 employés directs et des plus de 25 000 bénéficiaires connexes, la pérennisation des métiers à travers la création d’écoles et de centres de formation. Autant d’efforts consentis au quotidien par les cheminots et la Sitarail, permettant à l’entreprise d’être aujourd’hui un acteur majeur dans l’approvisionnement et le désenclavement du Burkina Faso.

« Nous avons voulu cette visite afin de permettre qu’à travers les informations qui seront relayées par les journalistes, les gens sachent qu’au chemin de fer, il y a de l’expertise, il y a des hommes et femmes dévoués qui se donnent à la tâche au quotidien. Nous voulons qu’ils sachent qu’en dehors des trains qu’on voit, il y a des investissements qui sont réalisés tous les jours afin de maintenir le matériel, les infrastructures en bon état et de les moderniser », a expliqué le coordonnateur des services à la Sitarail de Bobo-Dioulasso, Alexis Ouédraogo.

Un outil au service du développement du Burkina Faso

Le coordonnateur des services Sitarail de Bobo-Dioulasso, Alexis Ouédraogo.

Cette journée marathon a permis aux professionnels des médias de visiter les différents compartiments de la société de transport ferroviaire. De l’Ecole supérieure des métiers ferroviaires au musée Sitarail, en passant par l’atelier de maintenance et de matériels roulants, l’atelier « Autres travaux systématiques » ainsi que le terminal routier de conteneurs de Bobo-Dioulasso (au port sec), les journalistes ont pu toucher du doigt le quotidien de la Sitarail. Cette visite a touché également le centre médico-social de la Sitarail ainsi que sa gare, afin de montrer aux journalistes les différentes emprises et opérations à ce niveau. Mais avant, les hommes de médias ont eu droit à une séance de présentation de la société.

De cette présentation, il ressort que la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou a été construite de 1904 à 1954. Pendant 80 ans, ce fleuron de l’Afrique de l’Ouest a été exploité par la Régie Abidjan-Niger (RAN) qui cessera ses activités en 1989, date à laquelle ce réseau sera géré séparément par la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Suite à l’appel d’offres international lancé en 1994, sous l’impulsion des bailleurs de fonds et remporté par le Groupement Sitarail, cette ligne ferroviaire devient le premier réseau privatisé en Afrique subsaharienne. Sitarail a démarré ses activités en août 1995.

Les journalistes s’imprègnant du quotidien de la Sitarail à Bobo-Dioulasso.

Depuis son démarrage, la Sitarail est devenue un maillon essentiel du développement socio-économique du Burkina Faso par son rôle dans la chaîne d’approvisionnement et son impact sur la performance des plateformes logistiques multimodales, notamment les ports secs de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou. En moyenne, dix trains de marchandises opèrent quotidiennement et le fret annuel transporté est en moyenne d’un million de tonnes, soit près de 50% du volume transporté annuellement sur le corridor Ouagadougou-Abidjan.

Les besoins annuels en hydrocarbures du Burkina Faso s’élèvent à 1 100 000 tonnes, dont 30% sont convoyées par voie ferrée. La Sitarail assure près de 50% du trafic de conteneurs du pays et transporte du clinker destiné aux industries de cimenterie. Outre ces produits, la Sitarail assure le transport d’une part importante de céréales et autres denrées alimentaires, d’engrais, de matériaux de construction, de coton et d’animaux.

Les journalistes s’imprègnant du quotidien de la Sitarail à Bobo-Dioulasso.

Le chemin de fer est sans conteste un outil au service du développement industriel du Burkina à travers des embranchements particuliers avec une quinzaine de sociétés industrielles. Aussi, le trafic voyageurs, très important pour le déplacement des populations, contribue à renforcer l’intégration communautaire ouest-africaine. Avant la fermeture des frontières terrestres au trafic voyageur, la Sitarail transportait en moyenne 200 000 voyageurs par an entre le Burkina et la Côte d’Ivoire.

Toutefois, ce trafic est suspendu depuis mars 2020 avec l’avènement du Covid-19.
« Cette fermeture des frontières a joué sur nos activités. Nous étions obligés d’arrêter le trafic voyageur qui est très important pour les populations. C’est un outil d’intégration entre les deux pays et nous avons foi que dans l’avenir, ce trafic va reprendre car il y a des réflexions en cours avec les Etats pour moderniser ce trafic », a laissé entendre Alexis Ouédraogo.

Le renforcement et la modernisation des outils de maintenance

Les visiteurs ont eu droit à une démonstration d’entretien des rails au sein de la gare.

La Sitarail fait de la modernisation de ses outils opérationnels son cheval de bataille. Depuis 2009, elle met en œuvre un vaste programme de renforcement et de modernisation de ses ateliers de maintenance de matériel à Bobo-Dioulasso. D’un coût global de près de trois milliards de FCFA, cet investissement a permis l’acquisition et l’installation d’équipements neufs et modernes dans les ateliers wagonnage et matériel roulant de Bobo et d’Abidjan, afin de renforcer leurs capacités de production. Le dépôt de Bobo-Dioulasso compte trois ateliers principaux, à savoir le wagonnage, le matériel roulant et l’ATS. Ces ateliers ont été visités par les journalistes.

A en croire le coordonnateur des services Sitarail de Bobo-Dioulasso, Alexis Ouédraogo, des investissements sont en cours, afin de mieux répondre aux attentes des clients et de maintenir la chaîne d’approvisionnement de nos pays par rail. « Les investissements que nous faisons répondent à nos attentes parce que notre objectif est d’assurer la sécurité de nos convois et de donner satisfaction à nos clients. De ce point de vue, nous arrivons à obtenir de bons résultats », s’est-il réjoui.

La visite du musée Sitarail, une bibliothèque qui retrace l’histoire de la Sitarail.

La Sitarail, c’est aussi une entreprise à fort impact social basé sur une démarche inclusive. Elle accorde ainsi une place importante à la production du bien-être social de son personnel et à la promotion de l’excellence. Elle emploie 1 500 travailleurs, et plus du tiers de cet effectif est au Burkina Faso. Cette société génère 3 000 emplois indirects via 200 entreprises sous-traitantes et plus de 25 000 personnes vivent de l’activité ferroviaire.

Ce qui contribue à réduire le taux de chômage. La Sitarail met aussi un accent particulier sur la promotion du genre à travers la féminisation de l’ensemble de ses corps de métiers, permettant à une trentaine de femmes d’accéder à des fonctions managériales et dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes.

La Sitarail dispose de centres médico-sociaux ouverts aux cheminots, à leurs familles et aux populations locales. Dans le souci de pérenniser les métiers ferroviaires, elle dispose de deux centres de formation professionnelle et d’une Ecole supérieure des métiers ferroviaires (ESMF). Cette école accueille des élèves et étudiants titulaires d’un baccalauréat, d’un brevet de technicien ou d’un bac professionnel, pour une formation de deux ans dans les filières voies et infrastructures ferroviaires, maintenance du matériel roulant et exploitation.

Une vue de l’entrée principale de la gare Sitarail à Bobo-Dioulasso.

Avec un taux moyen annuel de réussite de 90%, l’école est à sa 7e promotion et a formé plus d’une centaine de techniciens compétents, dont près de la moitié a été absorbée par la Sitarail.
Cette visite de presse s’est achevée au musée Sitarail. Ce lieu sert de bibliothèque pour bon nombre d’étudiants.

Ce musée retrace l’histoire de la Sitarail, de son début jusqu’aujourd’hui. Au terme de cette journée, le coordinateur des services Sitarail a souhaité qu’à travers cette expérience des journalistes, de milliers de personnes puissent découvrir l’univers du chemin de fer ainsi que les efforts de la Sitarail pour le développement du domaine ferroviaire et son apport à la vie socio-économique du Burkina Faso. Il rassure que « l’avenir du chemin de fer est intéressant ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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