Interview : Président du Conseil Régional des Hauts-Bassins

Publié le jeudi 2 octobre 2014 à 17h27min

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Interview : Président du Conseil Régional des Hauts-Bassins

Il est l’un des hommes publics les plus en vue dans la région des Hauts-Bassins. Maire de la commune de Bobo-Dioulasso de 1995 à 2000, député à l’Assemblée Nationale de 2000 à 2013, l’homme dirige actuellement le conseil régional des Hauts-Bassins. Pharmacien de formation, Alfred Sanou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est avant tout un homme « à toute épreuve » qui a affronté les vicissitudes de la vie politique. Dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder, Alfred Sanou évoque entre autres les potentialités économique des provinces de sa région, les missions assignées à un conseil régional au Burkina Faso et bien d’autres questions. Lisez-plutôt !

Lefaso.net : Peut-on savoir qui est le Dr Alfred Sanou ?

Alfred Sanou : Je suis Alfred Sanou. Pharmacien de formation, j’ai fréquenté à Bobo-Dioulasso (école primaire et secondaire). Après le BAC, je suis allé à l’université de Dakar où j’ai obtenu mon diplôme de pharmacien. Après cela, je suis allé à Lyon pour un DEA (diplôme d’étude approfondi) en toxicologie expérimentale. De retour au pays, j’ai travaillé entre autres à l’hôpital Souro Sanon et à la direction provinciale de la Santé du Houet. Sur le plan politique, j’ai été maire de la commune de Bobo-Dioulasso, député à l’Assemblée Nationale et présentement je suis le président du conseil régional des Hauts-Bassins.

Vous êtes le Président du conseil de la région des Hauts-Bassins depuis le 11 mai 2013 (date de son installation officielle). Pouvez-vous nous présenter votre région ?

La région des Hauts-Bassins est composée de trois provinces. La province du Houet qui a comme chef-lieu Bobo-Dioulasso, la province du Kénédougou avec comme chef-lieu Orodara et la province du Tuy qui a comme chef-lieu Houndé. La région compte trente-trois communes dont la ville de Bobo-Dioulasso qui a un statut particulier. Orodara et Houndé sont les deux communes urbaines de la région des Hauts-Bassins, les trente autres étant des communes rurales. Actuellement, la région compte un peu plus de 1 800 000 habitants. Les Hauts-Bassins ont une production agricole très importante. Nous avons également beaucoup de fruits et de légumes. L’exploitation minière dans la région est de plus en plus importante.

Quelles sont les missions assignées à un Conseil régional ?

Selon les textes, la région à vocation à être un espace économique et un cadre d’aménagement, de planification et de coordination du développement. Concrètement, le conseil régional initie ou appuie toutes les actions qui vont dans le sens du développement dans la région. Sur le plan économique, la région encourage les activités. Toutefois, il faut savoir que les régions sont nouvelles et nous ne sommes qu’à leur deuxième mandat. Celui qui m’a précédé, Baba Traoré-a beaucoup travaillé. Sous son mandat, le conseil régional des Hauts-Bassins a pu ériger son siège. Actuellement, nous nous acheminons vers la fin du premier plan régional de développement conçu par mon prédécesseur. Ce plan finit cette année et nous sommes en train d’établir un nouveau plan.

Peut-on avoir une idée de l’organigramme du Conseil régional des Hauts-Bassins ?

On a un organigramme type élaboré par le Ministère de l’aménagement du territoire et de la décentralisation (MATD). Dans l’organigramme des conseils régionaux, il y a le président qui a son cabinet (dirigé par un responsable ou un directeur de cabinet), le secrétariat particulier du président du conseil régional, un secrétariat général du conseil (dirigé par le secrétaire général du conseil régional) qui a aussi son cabinet (auquel sont rattachés les services administratifs). On a aussi des services pour la communication et le protocolaire… Grâce à notre collaboration avec la région Rhône-Alpes en France, la région des Hauts-Bassins compte également une Agence régionale de développement (ARD). Nous songeons également à la création d’un service pour la coopération décentralisée.

Quels sont vos principaux chantiers dans la région ?

Nous avons des chantiers dans les trois provinces de la région. Nous y construisons des collèges, des lycées, des maisons de jeunes et des centres féminins. Nous sommes également en chantier dans la cour du conseil régional. Entre autres, il y a l’aménagement du siège de la cour du conseil régional que nous avons commencé. On a en construction un centre d’hébergement, une salle de conférence et un restaurant dans la cour du conseil.

Comment se fait le choix des localités qui doivent bénéficier des réalisations du Conseil régional ?

Le conseil régional des Hauts-Bassins est composé de la manière suivante. Il y a le président qui est de la province du Houet, le vice-président est du Kénédougou et le troisième vice-président est du Tuy. On a aussi les présidents de commission qui sont choisis en fonction des provinces qui composent la région. Avec les vice-présidents et les présidents des commissions nous formons le bureau du conseil régional. Dans ce bureau, nous examinons, nous préparons toutes les séances du conseil régional et c’est en ce moment que nous faisons des propositions sur les localités qui doivent bénéficier de nos réalisations.

Quels sont vos rapports avec les mairies des communes de votre région ?

Au Burkina Faso, nous avons la communalisation intégrale. Ce qui veut dire que tout ce que le conseil régional réalise se fait forcement dans une commune. Nous sommes obligés de travailler avec les communes. Parce que nous avons notre région partenaire, la région des Rhône-Alpes (France) qui met à la disposition de l’ensemble des communes de la région une somme d’argent annuelle à travers l’Agence régionale de développement (ARD). Cette agence aide les différentes communes qui composent la région à monter des projets et à les soumettre à un comité d’orientation de l’agence et il y a un droit de tirage par rapport à la somme que nos partenaires donnent. Toutes les communes de la région en bénéficient. Chaque commune à un droit de tirage et la somme qui lui revient est affecté à un projet adopté par son conseil.

Qui finance les activités du Conseil régional des Hauts-Bassins ?

Les conseils régionaux fonctionnent essentiellement grâce à l’Etat à travers des fonds. Il y a les dotations globales de fonctionnement (35.000.000 F CFA/An), la dotation globale d’investissement, (83.000.082 F CFA /An). On a également le fonds permanent (50.000.000/CFA en 2014). Les conseils régionaux fonctionnent également grâce à des prélèvements à la source au niveau des recettes des communes. Pour ce qui est de la région des Hauts-Bassins, ces prélèvements sont de l’ordre de 1, 75% pour la commune à statut particulier de Bobo-Dioulasso et de 3, 75% pour les autres communes. Ce prélèvement est fait par le trésor. En ce qui concerne les partenaires extérieurs, nous avons un droit de tirage en fonctionnement (19.000.000 F CFA) et en investissement (65.000.000 F CFA) à l’ARD, une structure mise en place et financée par la région Rhône-Alpes.

Quels sont les partenaires étrangers du Conseil régional des Hauts-Bassins ?
On a déjà parlé de Rhône-Alpes. L’ambassade de France à travers certains de ses services travaille avec le Conseil régional des Hauts-Bassins. Le conseil régional travaille également avec les partenaires étrangers des communes qui sont de son ressort territorial.

Un mot à l’endroit de la population ?

J’invite tous les habitants de la région à se donner la main pour le développement de la région. On a besoin de tout le monde et la contribution des fils et filles de la région doit pouvoir booster le développement des Hauts-Bassins. C’est vrai, il y a l’action gouvernementale mais le développement local doit être porté par les populations à la base. Il nous revient d’appuyer, de structurer et de coordonner ces actions.
Ousséni BANCE
Lefaso.net

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