Filière mangue dans les Hauts-Bassins : Les acteurs du projet PROVAMAB à l’heure du bilan à mi-parcours

Publié le mardi 17 janvier 2023 à 19h18min

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Filière mangue dans les Hauts-Bassins : Les acteurs du projet PROVAMAB à l’heure du bilan à mi-parcours

Les acteurs du Projet de valorisation de la mangue fraîche biologique de la région des Hauts-Bassins (PROVAMAB) tiennent, ce mardi 17 janvier 2023 à Bobo-Dioulasso, un atelier bilan annuel. Cette rencontre va permettre aux participants de faire le bilan global de la mise en œuvre dudit projet après un an de fonctionnement effectif. Il s’agira pour eux d’échanger sur les réalisations du projet, les contraintes de mise en œuvre et les défis à relever pour la suite.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités de bilans annuels de mise en œuvre du Projet de valorisation de la mangue fraîche biologique (PROVAMAB) dans les Hauts-Bassins. Elle est initiée par les parties prenantes du projet, à savoir l’Institut de management conseil et formation (IMC), en collaboration avec le Projet d’appui à l’agriculture contractuelle et transition écologique (PACTE) et la direction régionale en charge de l’agriculture des Hauts-Bassins. Pour la coordinatrice du projet pour le cabinet IMC, Eudoxie Sanon, cette rencontre vise l’amélioration des résultats du PROVAMAB.

A l’en croire, de façon spécifique, il s’agira pour eux de faire le point aux acteurs de la mise en œuvre des activités du projet de juin 2021 au 31 décembre 2022 ; de faire le bilan de l’exécution des contrats élaborés entre l’acheteur et les organisations paysannes (OP) pour la campagne de mangue 2022 ; d’échanger sur les difficultés rencontrées et de recueillir les suggestions et recommandations des acteurs pour l’amélioration du dispositif de mise en œuvre.

Le PROVAMAB est un projet qui a pour objectif principal de contribuer à promouvoir la vente de la mangue fraîche biologique et séchée biologique à l’export de la région des Hauts-Bassins pendant la période de juin 2021 à décembre 2023. Il est mis en œuvre par un consortium composé du cabinet IMC, du projet PACTE et les bénéficiaires finaux que sont la SN Ranch du Koba (acheteur) et trois OP (qui sont les vendeurs à savoir UPROMABIO/HBS, SCOOPS-PM/GNIPIE, SCOOPS-PFK).

Ce projet vise, entre autres, à renforcer les capacités organisationnelles et techniques des bénéficiaires dans la production de la mangue fraîche biologique et sa transformation en mangue séchée biologique ; à renforcer les capacités des bénéficiaires dans la vente de la mangue fraîche biologique et sa transformation en mangue séchée biologique, à valoriser les déchets de la mangue transformée et les rejets de la mangue fraîche biologique.

Un bilan à mi-parcours mitigé

Eudoxie Sanon, coordonnatrice du projet pour le cabinet IMC

Ainsi, il était prévu sur la durée du projet (2021-2023), la production et la vente d’au moins 10 500 tonnes de mangue fraîche biologique à la SN Ranch du Koba par les OP, soit une moyenne annuelle de 3 500 tonnes. Ces quantités sont livrées par les producteurs aux OP et les OP à l’acheteur, la SN-Ranch du Koba. Pour la campagne 2022, compte tenu de la bonne campagne de mangue, il était prévu la livraison de 16 105 tonnes de mangue à la SN Ranch du Koba dont 1 483 par la SCOOP-GNIPIE, 12 440 par la SCOOP-PFK de Koloko et 2 182 par UPROMABIO/HBS sur la base d’un contrat avec chaque OP.

Cependant, seulement 12 392 tonnes ont pu être livrées pour la campagne 2022. Cela s’explique par le fait que les producteurs ont manqué de moyens de transport pour l’enlèvement des mangues.

Les acteurs du projet PROVAMAB à l’heure du bilan à mi-parcours à Bobo-Dioulasso

De plus, plusieurs activités ont pu être menées en termes de renforcement de capacités et d’autres prévues non encore réalisées. « Nous n’avons pas pu atteindre les résultats escomptés pour la première année de mise en œuvre du projet mais le bilan reste appréciable. Nous avons fait des réalisations et surtout en termes de renforcement de capacités, nous sommes vraiment satisfaits parce qu’on a pu avoir des formateurs relais au niveau de chaque OP. Ces derniers vont poursuivre les activités d’accompagnement auprès des producteurs. Avec ces formateurs endogènes, nous avons pu atteindre notre cible de 582 producteurs en termes d’entretien des champs, la lutte écologique, la fabrication des bio-pesticides et autres », a rappelé Eudoxie Sanon, coordonnatrice du projet pour le cabinet IMC.
Par ailleurs, le projet a pu acquérir du matériel pour les bénéficiaires. Il s’agit de neuf tricycles, des atomiseurs et des tronçonneuses.

Pour la coordonnatrice Eudoxie Sanon, le gros investissement du projet reste la mise en œuvre de l’unité de production de la mangue séchée et l’unité de transformation des déchets de la mangue. « Ce sont nos deux plus gros investissements actuellement. Pour le moment, nous sommes à la phase des dossiers d’appel d’offres. Nous avons une satisfaction mitigée parce qu’il reste gros à faire encore », a-t-elle laissé entendre. Selon elle, ces deux unités, une fois mises en place, vont permettre aux producteurs de vendre plus afin d’avoir plus d’argent. A ce stade, le projet a atteint un taux d’exécution physique de 63%.

Les acteurs résolument engagés pour la poursuite du projet

Eugène Millogo, président de l’union des producteurs de mangues biologiques de la région des Hauts-Bassins

Cette séance d’échanges a été participative et l’opportunité a été donnée à tous les participants de partager leurs avis et expériences en rapport avec le projet. Eugène Millogo est le président de l’Union des producteurs de mangues biologiques de la région des Hauts-Bassins. Au nom des OP bénéficiaires, il a salué l’initiative de ce projet. Il a affirmé que ce projet est très bénéfique pour eux les acteurs au regard des formations reçues.

« Nous avons reçu beaucoup de formation à travers ce projet sur le compostage et la lutte intégrée des nuisibles. Nous avons bénéficié également de matériels tels que les tricycles, les atomiseurs, les tronçonneuses et nous sommes en voie de recevoir un camion dix tonnes. Les impacts du projet sont nombreux et visibles sur le terrain », s’est-il réjouit.

Le promoteur du SN Ranch du Koba, Issiaka Bougoum, par ailleurs acheteur dans le cadre du projet

Il a également souligné que les techniques apprises pour lutter contre les mouches des fruits sont d’un apport conséquent au regard du fléau qui est national. « Les producteurs arrivent donc à appliquer ces techniques pour lutter contre les mouches des fruits et avoir une meilleure production », a-t-il dit.

Pour le promoteur du SN Ranch du Koba, Issiaka Bougoum, par ailleurs acheteur dans le cadre du projet, le bilan à mi-parcours est positif. « Au regard de l’accompagnement du projet, nous pouvons dire que le bilan est positif. Ce qui est déjà réalisé est positif et l’impact est visible sur le terrain. Néanmoins le gros investissement reste la construction des unités de transformation », a-t-il indiqué.

Malgré le bilan jugé satisfaisant, quelques difficultés ont été soulignées. Il s’agit de l’insuffisance de compréhension des procédures de passations des marchés du PACTE par les bénéficiaires finaux, le retard dans la mobilisation des contributions des bénéficiaires surtout de l’acheteur et le retard dans la mise en œuvre des activités du projet. Toutefois, des solutions ont été trouvées pour y pallier. Et les acteurs se sont engagés à tout mettre en œuvre pour la poursuite du projet.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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