Bobo est scandalisée, Bobo est révoltée, Bobo est dépassée…, c’est ce qui ressort des débats, ou du moins du malaise autour de la libération de Malick Hamed Sanou dit Gabon. Commanditaire et acteur de l’attaque spectaculaire de la goutte d’or de Bobo-Dioulasso (au cours de laquelle des personnalités dont des autorités d’alors avaient été braquées) , cet homme et son gangue avaient terrorisé des quartiers de Bobo courant 2013…attaques diurnes à visage découvert, attaques nocturnes en cagoule, transport des armes dans un sac de guitare, gangue transfrontalier (en collaboration avec des acolytes étrangers et agissant dans des territoires voisins du Burkina), Malick Hamed Sanou et ses comparses avaient « révolutionnés » les « modes d’attaque » à Bobo-Dioulasso. Dans la psychose en son temps, des habitants des quartiers Lafiabougou, Belle-ville, Accart-ville...avaient retrouvé la sérénité suite à des investigations de la gendarmerie nationale. En effet, grâce aux pandores, la bande a été neutralisée. Et pour informer l’opinion de l’arrestation des membres de ce groupe, les gendarmes ont organisé une conférence de presse le 14 mars 2014... Dans la foulé, Hamed Malick et ses complices seront déférés à la la MACB. Coupable de faits de grand banditisme et de vol aggravé à son jugement, l’homme a écopé de vingt (20) ans de prison ferme, assortie de quinze (15) ans de sureté…
Hamed Malick Sanou a bénéficié d’une faveur que des voleurs de volailles n’ont pas
Les décisions de justice étant difficilement cernables par les novices, ils ne restent plus aux bobolais que des interrogations, des accusations, des interpellations au sujet de la libération d’Hamed Sanou…Dans les kiosques et autres coins de débats de la ville on se demande comment ce monsieur s’est débrouillé pour recouvrer sa liberté. Toujours aussi fertile en imagination, dame rumeur a laissé croire à une complicité dans la sphère de la MACB.
Chez les spécialistes, c’est aussi l’’incompréhension. Selon un spécialiste en matière de justice, l’ex pensionnaire de la MACB a « bénéficié d’une faveur que des voleurs de volailles n’ont pas »… A l’en croire, l’appel suite à une condamnation est « le droit le plus absolu du condamné ». Toujours selon notre spécialiste, Hamed Malick Sanou aurait fait appel suite à sa condamnation : « Hamed Malick Sanou a fait appel suite à sa condamnation mais son dossier n’a pas été jugé en entier…, et pourtant, la cour d’appel a ordonné sa liberté provisoire à son audience du mercredi 12 août 2015…c’est ce qui nous laisse perplexe… »

Le ministère de la justice interpellé

Apeurés et indignés par la libération du « bandit au sac de guitare », des bobolais interpellent le ministère de la justice. A donner des explications ou à se reprendre si toutefois la libération d’Hamed Sanou émanait d’une défaillance. Chez les professionnels de la justice on se demande si le parquet général s’est opposé à la libération de cet ex pensionnaire de la MACB…Ce qui est évident, c’est que des libérations sans explications, même provisoires de « grand bandit » influent négativement sur la chaîne de sécurisation des populations. A-t-on pensé aux gendarmes qui ont risqué leur vie pour démanteler la gangue à Hamed Sanou ? A-t-on pensé à la sécurité des jurés qui l’on condamné ? A-t-on pensé aux populations ? Au dernier nouvel, Hamed Malick Sanou dit Gabon aurait tenté de quitter le Burkina pour rejoindre un pays qu’il connait très bien, pour y avoir opéré dans un passé récent

Ousséni Bancé
Lefaso.net