Bobo : La communauté musulmane s’érige contre l’homosexualité

Publié le samedi 12 septembre 2015 à 23h08min

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Bobo : La communauté musulmane s’érige contre l’homosexualité

Contre tout projet de légalisation de l’homosexualité au Burkina Faso, la communauté musulmane de l’ouest a organisé une assemblée générale à la grande mosquée de Dioulasso-Ba (Bobo) ce samedi 12 septembre 2015. En plus de l’homosexualité, cette assemblée générale a permis à la communauté musulmane de l’ouest d’évoquer les « préoccupations des musulmans au Burkina Faso ». Entre autres, les musulmans au Burkina Faso aimeraient la création d’un ministère de culte, la juste représentativité des cadres musulmans dans les Hautes administrations, le retour de l’arabe au collège…

A l’appel de la communauté musulmane de l’ouest, des centaines de personnes ont rallié la mosquée de Dioulasso-Ba pour assister à une assemblée générale visant à s’opposer à tout projet de légalisation de l’homosexualité au Burkina Faso. Sur la même longueur d’onde que leur coreligionnaire des églises catholique et protestante, les musulmans ont pu compter sur ces derniers dans leur croisade contre l’homosexualité. Ainsi, l’abbé Thomas Sanou et le pasteur Jacques Traoré ont dénoncé, tour à tour cette tendance sexuelle qui serait obscène. Pour l’Abbé T. Sanou, la bible dit clairement que « tu ne coucheras jamais avec un homme comme on couche avec une femme ; c’est une abomination »…

A la suite des représentants des communautés catholique et protestante, l’assemblée générale a été animée par des communications des érudits musulmans. Imams à Bobo-Dioulasso ou dans des villes et départements de l’ouest Burkina, ils ont dénoncé avec véhémence la pratique homosexuelle. Pour el Hadj Abdoulaye Boro, l’homosexualité est une dépravation face à laquelle des animaux s’abstiennent.
Pour lui, tout comme pour le Pasteur Traoré, l’union entre les humains de même sexe ne peuvent pas être une valeur de l’humanité. Promettant de s’opposer à toute personne ou formation politique qui rêveraient d’adopter l’homosexualité au Burkina Faso, les communicants ont demandé à l’assistance de venir en rescousse aux victimes de cette tendance sexuelle…Dans la suite logique de leur croisade contre l’homosexualité entamée en mars dernier, la communauté musulmane de l’ouest a promis de déposer une pétition au CNT pour obtenir l’adoption d’une loi qui va interdire l’homosexualité au Burkina Faso…Pour cela, ils ont recueilli dix-huit mille signatures (18.000)

Quelques préoccupations des musulmans du Burkina

Au-delà de l’homosexualité, l’assemblée générale a permis aux musulmans d’évoquer des questions liées à la vie de leur religion ou de la nation burkinabè. Concernant le devenir de l’islam, la communauté musulmane de l’ouest Burkina prône l’union de toutes les organisations (associations ; communautés…) qui se réclament de l’islam. Ce qui serait l’unique voie pour l’édification de l’islam au Burkina Faso.
Sur le plan économique, la communauté musulmane de l’Ouest du Burkina prône « l’insertion économique des diplômés issus des structures éducatives musulmanes. Notamment par l’ouverture aux examens et concours de l’Etat »… Il est également demandé à l’Etat burkinabè d’œuvrer à l’intégration de la finance islamique dans le tissu économique au Burkina Faso, d’assurer le contrôle des ressources naturelles au profit des populations locales…

En ce qui concerne leurs préoccupations d’ordres socio-culturelles et éducatives, les musulmans de l’ouest ont une kyrielle de revendications. De la valorisation des structures éducatives confessionnelles musulmanes à travers des appuis financiers et techniques à la reconnaissance du mariage religieux musulman par le Code des personnes et de la famille en passant par la réintégration de la langue arabe au collège, les musulmans semblent avoir de quoi réclamer à l’Etat. Pour les orateurs, la suppression de la langue arabe dans les lycées serait incompréhensible eu égard de l’importance de cette langue dans la vie des burkinabè, des relations diplomatiques, commerciales, humanitaires…, entre le Burkina Faso et les pays de langue arabe.

En plus de ces revendications, la communauté musulmane de l’ouest Burkina aimerait un aménagement des horaires de travail (pour tenir compte de la spécificité de la journée de vendredi, de la grande prière musulmane), l’interdiction des scènes obscènes dans les médias audio-visuels, l’augmentation du temps d’antenne pour les religieux pour une éducation morale de la société dans les medias publics, la valorisation du patrimoine culturel musulman.

Ousséni Bancé
Lefaso.net

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