Cour d’Appel de Bobo : Sept magistrats installés, des défis à relever

Publié le mardi 6 octobre 2015 à 23h53min

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Cour d’Appel de Bobo : Sept magistrats installés,  des défis à relever

La cour d’Appel de Bobo-Dioulasso a procédé, ce mardi 6 octobre 2015, à l’installation de sept magistrats dans les fonctions de premier président, vice-président cumulativement président de la chambre d’accusation, de président de chambre, de conseiller et enfin de substitut du procureur général. C’était au cours d’une audience solennelle en présence du gouverneur de la région des Hauts-Bassins Alfred Gouba.

Dihizou Coulibaly est désormais le premier président de la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso. Il n’a cependant pas voulu s’exprimer au micro des journalistes se justifiant par le fait que : « Il y a trop à dire alors que ce n’est pas le moment de parler ». La justice, au niveau de la cité de Sya fait aussi face à de nombreux défis que M. Coulibaly et ses collègues devront relever. En effet, saccagé et incendié suite aux événements des 30 et 31 octobre 2014, le palais de justice n’est toujours pas réhabilité. Pour maintenir le fonctionnement de l’institution, trois bâtiments privés été loués. Et c’est au tribunal du Commerce que la cérémonie solennelle d’installation de magistrats a eu lieu ce mardi matin. Dihizou Coulibaly, Bruno Kaboré, Valéry Silga, Etienne Sama, Zoumana Tindé, Constantin Somé et Moussa Dianda ont comparu à la barre pour être officiellement installés dans leurs fonctions. Après lecture par le greffier des décrets portant leur nomination, s’en sont suivies les réquisitions du procureur général Maurice Nikiéma qui ne passe pas sous silence l’incivisme grandissant mais aussi des mouvements de revendications sociales, des critiques acerbes à l’égard de l’appareil judiciaire, et, qui se sont malheureusement soldés par la destruction du palais de justice.

Commentant Montesquieu dans les lettres persanes qui dit que : « la voix de la justice a du mal à se faire entendre dans le tumulte des passions », M. Nikiéma a estimé que : « ceux qui ont manifesté leur mécontentement face à l’injustice sociale en s’attaquant à un symbole de l’Etat ont méconnu les règles élémentaires de la gouvernance politique ». M. Nikiéma de renchérir que l’injustice née de la répartition inégale des biens et services ne trouve pas sa source dans les décisions rendues par les cours et tribunaux.

Des décisions de justice, sources de blessures mais….

Maurice Nikiéma, dans sa réquisition reconnait que les décisions de justices sont souvent sources de blessures, mais, laisse-t-il entendre : « leur arme de destruction massive demeurent les voies de recours en dehors de cela c’est ramer à contre-courant de l’histoire ». Et comme la justice n’a pas pour objet de plaire, d’être à la mode, de satisfaire l’opinion, ou encore de se couler dans les rythmes médiatiques, le temps judiciaire est à la vérité irréductible au temps médiatique ou c’est la justice qui se renie. En un mot, le justiciable devrait comprendre que force doit rester à la loi et la quête de plus de liberté, de plus de sécurité et de plus de justice ne peut aboutir qu’à partir d’une action collective à laquelle chacun dans son domaine doit apporter sa part contributive. C’est sans doute ces défis du respect des décisions de justice mais aussi de renouer la confiance avec les justiciables que doivent relever ces magistrats nouvellement installés, tous rompus à la matière. Ils pourront, souligne le procureur général près la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso, compter sur l’accompagnement de la Cour qui n’en ménagera aucun effort. La Cour après le réquisitoire du procureur général a déclarés installés les sept magistrats avant de les renvoyer à l’exercice de leur fonction.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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