Université Nazi Boni à Bobo-Dioulasso : Des étudiants exigent la démission du président Macaire Ouédraogo

Publié le jeudi 3 mars 2022 à 21h56min

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Université Nazi Boni à Bobo-Dioulasso : Des étudiants exigent la démission du président Macaire Ouédraogo

Des étudiants de l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso (UNB) ont battu le pavé, ce jeudi 3 mars 2022, pour exiger la démission du Pr Macaire Ouédraogo à la tête de l’institution. Ils estiment que ce dernier n’est pas « l’homme de la situation ».

Réunis à la place Tiéfo Amoro, ils ont rallié le gouvernorat de la région des Hauts-Bassins pour remettre leur plateforme revendicative à l’autorité régionale. Selon les manifestants, cette marche vise, entre autres, à dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie et d’études depuis le début de l’année universitaire. « C’est partant de ce constat que des structures à caractère syndical d’étudiants et des délégués de certains établissements se sont mises en coalition en vue de lutter de façon organisée pour l’amélioration des conditions de vie et d’études », a laissé entendre le porte-parole des manifestants, Sib Mohamed Abdel Moubarack Yoda.


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En effet, en décembre 2021, les étudiants avaient adopté, lors d’une assemblée générale, une plateforme minimale d’actions dans le but d’améliorer leurs situations sur le campus. Et le 15 janvier dernier, suite à une crise qui a secoué l’université, le ministère en charge de l’enseignement supérieur avait rencontré les étudiants, afin d’échanger sur la plateforme revendicative. Cette crise, faut-il le rappeler, avait provoqué un affrontement entre les étudiants et les éléments des forces de l’ordre. Et le bilan faisait état d’étudiants blessés et d’autres arrêtés par les forces de l’ordre. C’est dans l’objectif de trouver des solutions pour la résolution de cette crise que le ministre à l’époque avait pris l’engagement de rencontrer les manifestants.

Le porte-parole des manifestants, Sib Mohamed Abdel Moubarack Yoda.

« A l’issue des échanges, des promesses ont été faites sur quatre points de la plateforme. Les deux autres points sont restés en souffrance. Nous avons constaté aussi que les engagements qui ont été pris par rapport aux quatre points ne sont pas effectifs et nous avons estimé qu’il était important d’interpeller l’autorité actuelle sur la question », a expliqué Mohamed Yoda.

Pour les manifestants, plus d’un mois après les engagements, c’est toujours la désolation. « La dégradation des conditions de vie et d’études va crescendo. Les étudiants sont toujours transportés dans des conditions drastiques. Le nombre de plats servis (5 400 plats pour 50 000 étudiants environ) dans les restaurants universitaires n’a pas augmenté et certains sites d’activités académiques et pédagogiques ne bénéficient toujours pas de restauration. A cela s’ajoute la question des coupures intempestives d’eau en cité et le rejet insensé des dossiers de renouvellement du FONER, etc. », a déploré le porte-parole des manifestants.
Il affirme que toutes ces situations ne favorisent pas un bon apprentissage pour les étudiants.


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Les étudiants de l’Universités Nazi Boni ont battu le pavé pour se faire entendre

A en croire les manifestants, la prise en charge des blessés de la crise de janvier dernier n’est pas pleinement assurée comme promis, avec en toile de fond le refus de prendre en charge des ordonnances des patients. Selon eux, face à la situation, le président de l’Université Nazi Boni a montré sa volonté de ne pas rencontrer la coalition d’étudiants pour des francs échanges autour des préoccupations des étudiants. C’est au regard de la situation, qu’ils ont décidé de battre le pavé pour exprimer leur mécontentement.

Ainsi, à travers cette marche-meeting, les étudiants exigent le strict respect des engagements pris par le ministère en janvier dernier ; la levée des sanctions qui pèsent sur les étudiants ainsi que la démission du président Macaire Ouédraogo. Ils affirment leur volonté à dialoguer avec les autorités pour une sortie de crise. Toutefois, si rien n’est fait, ils disent être déterminés à poursuivre la lutte.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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