Bobo-Dioulasso : Saisie de pagnes frauduleux du 8-mars 2024 et des boissons frelatées

Publié le mercredi 6 mars 2024 à 15h40min

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Bobo-Dioulasso : Saisie de pagnes frauduleux du 8-mars 2024 et des boissons frelatées

La Coordination nationale de lutte contre la fraude était face à la presse ce mercredi 6 mars 2024 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avec les professionnels de médias a permis à la coordination de présenter le fruit de ses opérations sur le terrain. Il s’agit de la saisie de 6 456 pièces de pagnes du 8-mars 2024 importées frauduleusement ainsi que de la découverte d’une unité clandestine de fabrication de boissons frelatées.

La valeur des 6 456 pièces de pagnes du 8-mars 2024 est estimée à plus de 48 millions de FCFA. Pour ce qui concerne les 500 bouteilles de liqueurs frelatées saisies au sein de l’unité clandestine, leur valeur est estimée à un peu plus d’un million de FCFA. Selon le coordonnateur national de la lutte contre la fraude, Dr Yves Kafando, ces deux cas de fraude sont des pratiques qui tendent à saper les efforts consentis au quotidien par les Burkinabè et les autorités pour le développement du pays.
Cette conférence de presse se tient moins d’un mois après celle tenue le 15 février dernier sur les pratiques frauduleuses sur le riz produit localement.

Un échantillon des bouteilles de liqueurs frelatées saisies

Elle a permis à la coordination de faire le point de ses opérations menées sur le terrain ces derniers jours. Des opérations qui ont été rendues possibles grâce à la collaboration des populations. Selon Dr Kafando, malgré les nombreuses mises en garde de la coordination, certains Burkinabè sont restés de marbre. « Sont de ceux-là, les auteurs de fraudes graves, allant de la défiance de l’autorité de l’Etat à la mise en danger de la santé des populations », a-t-il laissé entendre.

Le coordonnateur national de la lutte contre la fraude, Dr Yves Kafando, expliquant que ces deux cas de fraude tendent à saper les efforts de développement du pays

Sur la défiance de l’autorité de l’Etat, le coordonnateur national a rappelé que le 15 janvier 2024, un communiqué conjoint des ministères en charge du commerce, de la famille et de l’économie portant interdiction de l’importation, de la commercialisation et de la distribution à titre gratuit des pagnes industriels estampillés avec le thème et le logo retenus pour la commémoration de la journée internationale des droits de la femme et du forum national a été signé. « Contre toute attente, des individus aux desseins lugubres sont allés contre les termes dudit communiqué alors qu’il s’agissait justement d’une dynamique de promotion des produits nationaux à travers le consommons local. Ils ont ainsi importé frauduleusement en grandes quantités, ce qui a pourtant été interdit », a-t-il déploré.

En effet, des milliers de pagnes 8-mars 2024 ont été importés et stockés dans des magasins à des fins commerciales. « En plus de défier l’Etat dans son rôle régalien, des compatriotes contribuent à décimer notre tissu industriel embryonnaire, toute chose qui constitue de graves atteintes à nos efforts de développement », a-t-il lancé.
Concernant l’autre point portant sur la mise en danger de la santé des populations, le principal conférencier a expliqué que tout produit comestible fabriqué sur le territoire national ou même importé obéit à une règlementation stricte dans le but de protéger les populations.

Une vue des échantillons de pagnes frauduleux de 8-mars 2024

C’est ainsi qu’à la suite d’informations collectées sur la base de la collaboration avec les populations, la Brigade d’enquête et de recherche de l’Ouest, basée à Bobo-Dioulasso (BERO), a débusqué une unité de fabrication de boissons frelatées. Aux dires du conférencier, cette unité n’a aucun document autorisant son ouverture, aucune conformité, aucune qualification professionnelle, aucune mesure de qualité. « Tout est fait sur la base de la fraude et sur le pari de l’enrichissement frauduleux », a confié Dr Yves Kafando.

Ainsi, plus de 500 bouteilles de liqueurs frelatées, destinées à la mise sur le marché national, ont été retrouvées dans cette enceinte clandestinement située au milieu des habitations. Une fois face aux enquêteurs, le responsable des lieux a reconnu les faits qui lui sont reprochés et aurait même essayé de négocier l’indulgence de la coordination. « Ce qui, naturellement, ne saurait prospérer au regard de la gravité des faits délictueux, la législation en la matière étant suffisamment précise sur ces faits », précise le coordonnateur national de la lutte contre la fraude. Pour lui, « il serait illusoire de croire que l’on peut permanemment passer entre les mailles du filet de la loi ». D’où son message à l’endroit de la population : « se conformer à la loi ou faire face à la loi dans toute sa rigueur ».

Le coordonnateur national de la lutte contre la fraude présentant les produits saisis à la presse

Pour ce faire, la CNLF réitère ses encouragements aux populations collaboratrices et appelle encore une fois tous les Burkinabè épris de paix et de justice sociale à faire de la lutte contre la fraude un combat de longue haleine.

Quant à la suite à donner à ces produits saisis, Dr Kafando a expliqué que selon la législation, il est prévu que ces produits consommables soient détruits car aucun document n’atteste leur conformité. Donc, après la procédure administrative, les boissons frelatées seront détruites. Quant aux pagnes, toujours évoquant la législation, ils peuvent être détruits également ou être vendus à l’extérieur (hors du territoire national étant donné que leur vente est interdite au Burkina) au profit du budget de l’Etat. Sur ce deuxième produit, des réflexions sont toujours en cours au niveau central.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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