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Bobo- Dioulasso : Les agents des collectivités en grève pour 72 heures

LEFASO.NET | Romuald DOFINI

mercredi 12 avril 2017, par jack

Le mercredi 12 avril 2017, le syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales du Burkina Faso/section communale de Bobo-Dioulasso a marché contre les services financiers de la région des Hauts-Bassins. A travers cette marche de protestation et d’interpellation, les agents des collectivités veulent interpeller l’opinion nationale et internationale et les plus hautes autorités sur cette crise afin qu’une solution définitive soit trouvée à leurs préoccupations.

En effet, depuis le 30 janvier dernier, une crise oppose la commune de Bobo-Dioulasso à la direction régionale des impôts. Cette crise se manifeste par le boycott du recouvrement des impôts locaux de ladite commune par les services des impôts depuis le 30 janvier et se poursuivra jusqu’au 30 avril 2017.

« En effet, nous avons un arrêté interministériel que le trésorier refuse d’appliquer parce qu’il est le trésorier, il estime qu’il est le garant des textes et il peut ou non appliquer les textes à sa guise. Toute chose que nous dénonçons » ; a laissé entendre Lamine Passoulé, secrétaire général du SYNATRA-CTB avant de poursuivre : « Au-delà de cela, il y a le service des impôts qui boycotte le recouvrement des impôts locaux or nous, nous rendons un service public à la population de Bobo et nous sommes payés sur la base des recouvrements faits par ce service-là. Dans l’organisation de la décentralisation, l’Etat a responsabilisé les impôts pour le recouvrement de cette recette, et ils sont les seuls à recouvrer cette recette. S’ils refusent de recouvrer, il n’y aura pas de recette et nous, nous savons que s’il n’y a pas de recette, il y a danger dans la demeure ».

A l’en croire, tous les agents recrutés au compte de la commune pour le service de recouvrement ont été « refoulés » au détriment d’autres agents recrutés pour la direction régionale des impôts.
« Même les agents de recouvrement que la commune a recrutés au profit des impôts et du trésor, au fil du temps, le trésor a travaillé à renvoyer nos agents au profit de leur propre personnel qu’ils ont recruté et nos agents ont été obligés d’être reversés dans les affaires administratives de la commune » ; a déploré ce dernier.

Selon lui, c’est au regard des impacts financiers négatifs que cette crise a sur la commune et par ricochet sur la situation des agents de la commune que, les travailleurs de la commune, après analyse de cette situation, ont interpellé les acteurs sur cette problématique sans toutefois porter atteinte à l’intérêt de leurs collaborateurs. « Malgré nos multiples interpellations à divers niveaux, la crise semble se radicaliser et n’augure aucun lendemain prometteur » ; a laissé entendre Lamine Passoulé.

C’est ainsi que ces agents communaux ont décidé de marcher de la bourse du travail au gouvernorat de la région des Hauts-Bassins pour remettre leur mémorandum au locataire des lieux, Antoine Attiou et du gouvernorat à la direction régionale des impôts pour manifester leur « ras-le-bol » sur cette situation.

A travers cette marche de protestation et d’interpellation, le syndicat demande aux autorités de s’impliquer davantage dans l’application effective de l’arrêté conjoint n° 2014-008/MEF/MATD du 12 février 2014 portant création de régies de recettes auprès des arrondissements de la commune de Bobo-Dioulasso dont l’exécution incombe au maire et au receveur municipal. Il demande également une meilleure implication des agents de recouvrement recrutés par la commune dans la mobilisation des ressources financières de la commune.

Par ailleurs, ces agents des collectivités dénoncent les manœuvres tendant à conditionner le recouvrement des ressources financières de la commune à la signature d’une convention de collaboration. Aussi, ils attirent l’attention des autorités et particulièrement la direction générale des impôts sur les répercutions que cette crise pourrait avoir sur la situation salariale des travailleurs de la commune de Bobo-Dioulasso.

Selon le secrétaire général du SYNATRA-CTB, Lamine Passoulé, si à l’issue de cette manifestation aucune proposition de solution n’a été faite permettant à la commune de Bobo-Dioulasso de sortir de cette « gangrène politico-individualiste et égoïste », le syndicat se donnera tous les moyens d’obtenir la satisfaction totale de sa plateforme minimale revendicative. « Après 72h de grève, du 12 au 14 avril 2017, si rien n’est fait, nous serons obligés d’employer la méthode forte qui va consister à paralyser toute l’administration communale et sur une longue période » ; a-t-il laissé entendre.

Reçu par le gouverneur de la région, ce dernier ne manque pas de rassurer les manifestants et prend l’engagement de reprendre des démarches auprès des structures concernées afin de trouver une solution à cette crise qui oppose la commune de Bobo-Dioulasso aux agents financiers de sa région.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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