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Ambiance économique morose au grand marché de Bobo : Les commerçants tirent sur la sonnette d’alarme

lundi 23 octobre 2017, par jack

On ne cesse de clamer Bobo comme la capitale économique du Burkina Faso. Pourtant, les commerçants y subissent un coup dur ces temps-ci pour diverses raisons : instabilité politique, insécurité… Quelques commerçants se sont confiés sur cette situation économique du marché qui n’est pas du tout satisfaisante.

Moumouni Parpoga, commerçant de bijoux : Les temps sont vraiment durs, ça ne marche pas du tout. Nous prenons nos marchandises au Benin, Togo, Nigeria, Ghana, Mali, mais ça fait plus d’un an que je n’ai pas voyagé parce qu’il n’y a pas le marché. On n’a pas de soutien financier et nous demandons au gouvernement de nous venir en aide. On entend souvent qu’ils ont donné de l’argent mais on ne sait pas comment les choses se passent et nous avons l’impression qu’il n’y a qu’aux grands commerçants qu’on donne de l’argent. On vient nous flatter mais on ne nous donne rien, il n’y a pas de suivi pour voir qui a reçu un financement ou pas.

Ousmane Ouédraogo, commerçant de draps

Ousmane Ouédraogo, commerçant de draps : Le marché est lent à cause des instabilités politiques et sécuritaires au Burkina, Mali et Côte d’ivoire. Les gens ont maintenant peur de venir faire des achats au Burkina. Certains pays aussi comme la Côte d’Ivoire ont adopté une politique de protection de leur marché pour que leurs citoyens ne partent plus payer ailleurs en les taxant beaucoup. Il faut de l’entente entre les pays voisins sur ce volet. Nous prenons nos marchandises en Chine, Dubaï et demandons au gouvernement d’alléger les taxes pour attirer les clients parce que si la marchandise ici est le même prix qu’en Côte d’ivoire par exemple, personne ne viendra alors que la force du Burkina c’est le commerce, qui est comme le pétrole du Burkina.

On demande également de l’entente entre les fonctionnaires et les commerçants. Beaucoup de fonctionnaires sont devenus commerçants pourtant chacun a son choix dans la vie. Les fonctionnaires ne nous considèrent pas et ne nous respectent plus. Ils gâtent notre marché ; ils ont deux salaires et fixent les prix comme ils veulent tandis que nous, on n’en a qu’un. Le commerce est comme une école, on nait avec, il ne suffit pas de savoir écrire.

Par ailleurs, depuis le temps de Blaise, tout a été transféré à Ouaga. Pour être riche, il faut aller à Ouaga, toutes les opportunités sont à Ouaga de sorte que beaucoup de commerçants étaient obligés de quitter Bobo pour s’installer à Ouaga. On doit décentraliser et valoriser toutes les régions du Burkina parce qu’on est tous Burkinabè, et arrêter de nous mettre les bâtons dans les roues pour nous obliger à partir à Ouaga. Nous espérons que le président actuel Roch Marc Christian Kaboré va changer la situation.

Alassane Ouédraogo, commerçant de draps : Nous prions le gouvernement de nous aider et de s’investir beaucoup pour sécuriser le pays. Présentement les commerçants de Bobo sont en arrière. S’il n’y a pas de marché ça bloque beaucoup de choses.
Omar, commerçant de produits alimentaires : Il n’y a plus de marché comme avant parce que le pays est instable. Les prix des aliments ont augmenté ; même quand tu as l’argent tu as peur d’investir parce que tu ne sais pas si tu vas le récupérer.Il faut la paix et l’entente entre les autorités. Actuellement, les responsables du marché demandent aux commerçants installés au bord des passages de libérer les lieux parce qu’ils empêchent les clients de circuler. Souvent ils passent à l’action et ramassent nos marchandises. Ça crée la panique au marché et les clients préfèrent faire leurs achats dehors.

Natogoma, commerçante de condiments et légumes

Natogoma, commerçante de condiments et légumes : Présentement, il n’y a pas de marché. Si on nous chasse du marché comment les gens vont venir ? On se regarde comme ça, il n’y a pas de marché. A Ouaga il y a plus de monde que ça mais les gens circulent. Certains viennent chercher l’argent de la popote et on veut les empêcher de vendre leur marchandise. Ils n’ont qu’à faire pardon nous laisser chercher notre pain parce que déjà le marché est dur.

Haoua Touré
Lefaso.net

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