Le journaliste Jacques Bama repose désormais au cimetière municipale route de Banakélédaga
Décédé le mercredi 10 janvier 2018 des suites d’une courte maladie, le directeur de publication du quotidien burkinabè l’Express du Faso, Monsieur Bama Jacques a été inhumé le samedi 13 janvier au cimetière municipal route de Banakélégada à Bobo-Dioulasso. Monsieur Bama s’en est allé à l’âge de 75 ans et après avoir servi pendant 17 ans l’Express du Faso.
C’est avec une profonde tristesse que la famille des journalistes et particulièrement celle de la ville de Bobo-Dioulasso, a appris dans la soirée du mercredi 10 janvier 2018, le décès de Jacques Bama, précédemment directeur de publication du quotidien burkinabè l’Express du Faso.
La disparition de ce dernier est une grande perte pour sa famille, ses amis, ses collègues et collaborateurs mais surtout pour sa rédaction. Ainsi, le samedi 13 janvier 2018, ils ont tenu à lui rendre un dernier hommage à l’église Saint Vincent de Paul de Koko à travers des témoignages et des prières afin que son âme puisse reposer en paix. Après l’absoute, le corps du défunt est accompagné au cimetière municipal route de Banakélégada où il y repose désormais.
« Un grand professionnel de média » qui aurait participé à l’édification de l’Express du Faso par son dévouement au travail de façon générale. Ainsi, toute la presse bobolaise lui rend un vibrant hommage.
Selon le rédacteur en chef de l’Express du Faso, Monsieur Kani Mountamou, Jacques Bama était un « monument » au sein de la rédaction. C’est en février 2001 qu’il rejoindra ce quotidien bobolais comme directeur de publication compte tenu de son expérience mais surtout de sa sagesse. « Monsieur Bama, c’est ainsi que je l’appelais. Vous ne pouvez pas être auprès de lui sans rien apprendre. Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est nous qui avons usé Monsieur Bama, nous avons beaucoup appris de Monsieur Bama, monsieur Bama nous a tout donné parce que bien qu’étant à la retraite pendant 17 ans, il était à nos cotés, c’était lui le régulateur. C’est lui qui organisait, c’est lui qui nous aidait lorsqu’il y avait un peu de tension et c’est lui qui nous conseillait. C’est beaucoup plus un grand-père, c’est beaucoup plus un père pour nous. Malheureusement comme on le dit, l’homme propose et Dieu dispose. Aujourd’hui, il nous quitte discrètement d’ailleurs comme il a vécu, nous rendant orphelin », a-t-il confié.
Selon les témoignages, le regretté serait l’un des meilleurs cadre que le Burkina Faso ait connu dans le mouvement scoutisme. Ainsi, pour Mélégué Traoré, Jacques Bama, était quelqu’un d’extraordinaire. « Il a été notre chef scout, il était extrêmement dynamique. Il était l’un des principaux animateurs des collèges de Koudougou à la fin des années 60 et au début des années 70 comme professeur d’anglais et nous avons beaucoup travaillé dans le scoutisme ensemble. C’est certainement l’un des meilleurs cadres que le Burkina Faso ait connu. C’est parce que les gens ne le connaissent pas. Il a été quelqu’un d’exceptionnel au niveau du mouvement à travers toute l’Afrique. Il n’y a pas beaucoup de gens qui soient ses équivalents. C’est un ami, un frère que je viens de perdre. Il a laissé sa trace principalement au Burkina, au Togo, au Bénin, au Sénégal, au Ghana et en Côte d’Ivoire au niveau du scoutisme. Il a été quelqu’un de fantastique », a témoigné ce dernier.
Attristé par la disparition de Monsieur Bama, c’est avec consternation que Luc Adolphe Tiao, ancien Premier ministre du Burkina Faso sous le régime de Blaise Compaoré, témoigne. « Jacques Bama est un grand frère que j’ai côtoyé dans le cadre du scoutisme. Nous étions très jeunes lorsqu’il nous a encadré. Il nous a nourris aux idéaux du scoutisme, aux idéaux fondés sur le service, la loyauté et le dévouement. C’est aussi un grand-frère que j’ai retrouvé dans la profession lorsque l’Express du Faso s’est créé. C’était un enseignant mais qui a très vite compris les valeurs du journalisme, les valeurs de déontologie et d’éthique et dans ce sens lorsque j’étais au Conseil Supérieur de la Communication, nous avons eu effectivement à travailler ensemble », a souligné Luc Adolphe Tiao.
C’est pourquoi, il déplore la perte aujourd’hui de ce « grand homme » qui selon lui, a laissé derrière, une longue expérience. Toutefois, il souhaite que son parcours inspire les jeunes et les journalistes car pour lui, Jacques Bama a très vite compris cette fonction et il a donné le meilleur de lui-même pour l’Express du Faso. « J’aimerais vraiment qu’on le prenne comme modèle », a-t-il lancé.
Qui était Monsieur Jacques Bama ?
Jacques Bama est né en 1943 au Ghana. Il fait l’école primaire à Koudougou. Il obtient le BEPC au cours normal de Koudougou et fait ses études supérieures au Ghana, à Londres et à Lomé. De 1969 à 1972, il enseigne comme professeur d’anglais au collège Joseph Moukassa de Koudougou.
De 1972 à 1997, il est professeur au Lycée Saint Viateur de Bouaké en Côte d’Ivoire où il fut aussi directeur du cycle secondaire.
De 2001 à 2018, il est Directeur de publication de l’Express du Faso. Monsieur Jacques Bama est l’un des pères fondateurs du scoutisme au Burkina Faso où il a encadré de nombreux scouts. (Source : l’Express du Faso du vendredi 12 janvier 2018).
Romuald Dofini
Lefaso.net