Crise à l’Université Nazi Boni : Des étudiants gazés par les Forces de Défense et de Sécurité

Publié le lundi 22 janvier 2018 à 18h34min

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Crise à l’Université Nazi Boni : Des étudiants gazés par les Forces de Défense et de Sécurité

Le lundi 22 janvier 2018 à Bobo-Dioulasso, les étudiants de la première année en sciences économiques et de gestion (SEG) ont organisé une marche suite au bras de fer qui les oppose à leur administration. Partis du rond-point Blaise Compaoré et Mouammar Kadhafi (devant le centre de Calcul) pour le gouvernorat, ces derniers seront très vite dispersés par la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) à l’aide de gaz lacrymogène.

Une chaude matinée ce lundi 22 janvier 2018 à Bobo-Dioulasso entre les étudiants de l’UFR/SEG de l’Université Nazi Boni et les Forces de Défense et de Sécurité suite à une marche organisée par les premiers. Cette marche a été organisée sans autorisation des premiers responsables de la ville de Sya. Selon le porte-parole des manifestants, Issiaka Porgo, « si l’administration viole les textes pour programmer les devoirs, pourquoi les étudiants ne vont pas violer les textes pour marcher aussi ? ». C’est ainsi qu’ils ont décidée de sortir dans les rues de Bobo-Dioulasso pour exprimer leur mécontentement face à cette crise et sans l’accord des autorités. A en croire ce dernier, la marche était prévue de la place Tiéfo Amoro au gouvernorat de la région des Hauts-Bassins où ils comptaient livrer une déclaration au gouverneur.

« Nous avons eu a déposé une note à la mairie et au niveau du gouvernorat, mais on a pas eu de retour. C’est pourquoi nous avons décidé de maintenir cette marche-là. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux ce matin, ils nous ont fait savoir qu’on ne pouvais pas faire cette marche. Néanmoins, les étudiants ont quand même décidé de marcher car la situation au niveau de l’Université s’empire de jour en jour », a laissé entendre Porgo Issiaka.

Très tôt dans la matinée, la place Tiéfo Amoro est prise d’assaut par les CRS afin d’empêcher un quelconque rassemblement des étudiants. C’est ainsi que ces derniers se verront dans l’obligation de changer l’itinéraire de leur marche qui a finalement débuté devant le centre de calcul (rond-point Blaise Compaoré et Mouammar Kadhafi) pour passer au niveau du commissariat central. Mais à ce niveau, les manifestants seront dispersés par les CRS à l’aide des gaz lacrymogènes en plein centre-ville. Selon le porte-parole des étudiants, environ une quinzaine d’étudiants ont été arrêtés par les FDS.

Il faut dire que c’est depuis le mois d’octobre 2017, l’UFR/SEG traverse une crise née du boycott de la programmation d’une série de devoirs par les étudiants. En effet, les étudiants avaient été informés de la date des compositions le 29 juillet 2017 par le chef de département SEG. Ainsi, selon le calendrier, les devoirs des 7 cours achevés avaient été programmés pour les 3, 4, 5 et 6 octobre 2017, soit après les deux mois de vacances (août et septembre).

Cependant, les étudiants qui estiment que les vacances ne sont pas faites pour bosser, ont dit à l’administration qu’ils ne seraient pas prêts pour les devoirs. C’est pourquoi, ils ont décidé de boycotter les évaluations. Les motifs avancés par les étudiants étaient les suivants :
  Le calendrier des évaluations est inapproprié ;
  les deux mois de vacances ne sont pas faits pour étudier, mais plutôt pour se reposer ;
  Il n’est pas question de faire plus de deux évaluations par semaine.

Suite au boycott, l’administration a ainsi délibéré avec zéro admis et a procédé à la programmation d’une session de rattrapage. Les étudiants n’étant pas d’accords avec cette décision de leur administration ont décidé de marcher ce lundi matin pour exiger l’annulation des sept zéros et celle de la délibération faite par leurs responsables.

Pourtant, les évaluations de la session de rattrapage ont débuté et continuent jusqu’au 26 janvier 2018 avec une partie des étudiants qui ont accepté d’aller composer. Les étudiants contestataires comptent lutter jusqu’à ce que cette composition soit annulée. « Nous sommes toujours sereins et calmes et nous demandons aux autorités administratives de suspendre cette composition jusqu’à ce qu’on puisse reprogrammer les sept devoirs que nous demandons », a martelé le porte-parole des étudiants.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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