Bobo-Dioulasso : Un problème foncier oppose deux agences immobilières

Publié le mercredi 23 mars 2022 à 19h12min

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Bobo-Dioulasso : Un problème foncier oppose deux agences immobilières

« Ce site n’appartient pas à Abdoul Services. Prenez vos dispositions pour quitter les lieux le plus rapidement possible, car tout sera rasé grâce à Dieu et à la justice de Bobo-Dioulasso », a lancé le promoteur de Soutra-Immo, Ousmane Traoré, aux résidents de la « Cité de la communauté universitaire Nazi Boni » de Abdoul service international. C’était au cours d’une conférence de presse organisée ce mercredi 23 mars 2022 à Bobo-Dioulasso.

Le problème foncier au sein de l’arrondissement 7 de Bobo-Dioulasso continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, un problème foncier oppose la société Soutra-Immo à la société Abdoul services international. Au cours d’une conférence de presse tenue ce matin, le promoteur de Soutra-Immo, Ousmane Traoré, est revenu sur le cours des évènements. Le problème qui oppose les deux agences immobilières concerne ainsi le site de la « Cité de la communauté universitaire Nazi Boni », sur la route de Nasso.

A en croire le conférencier, la société Abdoul services se serait « accaparé » son terrain de 23 hectares acquis depuis 2015. Cette acquisition a été actée à travers la signature de l’Acte de cession amiable de droit foncier. Ce document jugé important pour le promoteur immobilier a été, dit-il, signé par plusieurs acteurs, à savoir les propriétaires terriens, le receveur des domaines de Bobo II, l’agent domanial de la mairie de l’arrondissement 7 (la délégation spéciale en son temps), le chef du village de Nasso, le CVD, ainsi que le promoteur immobilier lui-même.

Après les élections municipales en 2015, les premiers responsables de Soutra-Immo se sont présentés aux nouvelles autorités de l’arrondissement 7 avec à sa tête Herman Sirima, afin de leur parler du projet. « Nous les avions informé de notre présence dans la zone en présentant tous les documents. En 2017, l’ex maire Herman Sirima nous a demandé de reprendre nos différents actes de cession avec les nouvelles autorités communales, afin de pouvoir suivre et accompagner si besoin était. Chose que nous avons fait le 17 juillet 2017. En 2019, le conseil municipal a délibéré par un avis favorable à notre projet », a-t-il expliqué.

Ousmane Traoré, promoteur de Soutra-Immo

Selon Ousmane Traoré, des sorties terrain ont été effectuées sur le site avec le maire Sirima et son équipe, pour situer les limites sur le terrain. « Ce n’est qu’en 2020, alors que tout allait bien entre les ex-propriétaires terriens et nous, que mes collaborateurs m’informaient que la société Abdoul services a introduit dans notre domaine privé un bulldozer en démolissant et arrachant nos bornes, balises, polygonales », a déploré le conférencier.

Le constat a été fait le même jour par un huissier de justice et un courrier a été adressé au maire de l’arrondissement, Herman Sirima, en lui relatant les faits et en demandant à l’autorité communale de faire respecter les décisions qu’elle-même avait prises à travers une délibération.

« N’ayant constaté aucune réaction de sa part (maire Sirima), nous avons saisi la justice pour contraindre Abdoul services à arrêter les travaux et à quitter les lieux. C’est au cours des audiences, le 15 janvier 2021 au tribunal, que l’avocat de Abdoul services a remis à notre avocat l’annulation de notre délibération de 23 hectares et la délibération du même terrain à la société Abdoul services », a-t-il expliqué.

A l’en croire, cette délibération en faveur de Abdoul services a été prise malgré la note relative à la suspension des travaux de délibération du ministre Bonanet à l’époque.
Afin de trouver un terrain d’entente, le promoteur de Soutra-Immo dit avoir prôné la voie du dialogue avec des personnes ressources et le premier responsable de Abdoul services. Toutes ces actions sont restées sans suite favorable. « Lorsque j’ai rencontré Abdoul Ouédraogo, nous avions échangé et il avait promis de revenir et jusqu’à présent rien », s’est-il indigné.

Les journalistes présents à la conférence de presse

Selon Ousmane Traoré, au cours des audiences, le président du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso aurait demandé à la société Abdoul services d’arrêter les travaux sur le site litigieux. « Malgré cette injonction, Abdoul services a continué les travaux. Et n’étant pas satisfait de cette décision il a fait appel et le tribunal a encore confirmé la première décision », a-t-il souligné.

Il a tenu à rappeler que Abdoul services et Soutra-Immo ont les mêmes agréments, signés par le ministère en charge de l’urbanisme. C’est pourquoi tout en saluant les efforts déjà consentis par la justice burkinabè, le conférencier demande que la décision judiciaire soit appliquée, « que Abdoul services retire ses briques et machines sans délais sur le site, que la société subisse toute la rigueur de la loi dont il pense être au-dessus, notamment en matière de violation de propriété, de dégradation et démolition de bien privé d’autrui ».

Il a demandé également la suspension de toutes les activités de Abdoul services à Nasso jusqu’au dédommagement intégral du préjudice moral et financier causé à sa société. Toutefois, il lance un cri de cœur à l’endroit du ministère en charge de l’urbanisme, afin que ses dossiers qui s’y trouvent depuis environ cinq ans, puissent être signés.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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