Ramadan 2022 à Bobo-Dioulasso : Temps difficiles pour Limata, vendeuse de galettes

Publié le mercredi 6 avril 2022 à 12h43min

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Ramadan 2022 à Bobo-Dioulasso : Temps difficiles pour Limata, vendeuse de galettes

En cette période de ramadan 2022, l’un des mets prisés par les jeûneurs est la galette. Cependant, cette année, ce commerce n’est pas très florissant à cause de la flambée des prix des céréales. Limata Sama, vendeuse de galettes au centre-ville de Bobo-Dioulasso, s’est exprimée sur les difficultés de son commerce en ce temps de carême.

En effet, Limata Sama vend des galettes depuis près de onze ans. A cela, elle a ajouté ces dernières années la vente de beignets de haricot, de bouillie.
Mais avec cette période de jeûne musulman, elle s’est également improvisée en vendeuse de jus naturels (bissap, gingembre…).

Selon Limata, en cette année 2022, les choses ont beaucoup changé à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires. Que ce soit l’huile, le sucre, le mil, le haricot …tout a augmenté. « Je ne vois pas ce qui coûte moins cher » déplore-t-elle.
Cependant, elle rassure que cela n’a pas eu d’incidence qualitative sur ses galettes car elle n’a pas changé sa manière de préparer et vend toujours au même prix, c’est-à-dire 25 francs CFA l’unité.

Les employés de Limata

Mais dit-elle « j’avoue que ce n’est pas facile. C’est le prix de beignets de haricot qui a changé. Avant je le vendais à 25 francs l’unité mais maintenant je le vends à 50 francs car la boîte de haricot coûte 1250F. Mais si le prix du haricot baisse, alors on revend à 25F ».

Limata confie également que si elle continue de vendre les galettes au même prix malgré la vie chère, c’est juste pour se débrouiller et parce que c’est son travail et non pour avoir encore des bénéfices.
Par ailleurs, si Limata utilisait avant quatre marmites pour la préparation de galettes, elle dit être passée à huit avec le ramadan.

Marmites de préparation de la pâte de galette

Face à la hausse des prix qui les fait vendre presque à perte, elle a lancé un appel au gouvernement en ces termes : « Nous demandons au gouvernement à travers votre micro, d’avoir pitié de nous. Tout a augmenté, qu’allons-nous devenir ? Ils n’ont qu’à voir dans la mesure du possible comment faire pour baisser les prix, le faire par pitié pour tous les burkinabè car à l’allure où vont les choses, ça ne nous plaît pas. S’il faut quitter sa maison venir endurer la chaleur du feu pour assurer la pitance des enfants, payer les employés, nous nourrir…S’il faut déduire tout ceci de notre commerce alors que les prix de nos produits de base ont augmenté, c’est difficile. Qu’ils aient pitié de la population burkinabè, et surtout des femmes et enfants. Qu’on accompagne également les femmes commerçantes, entreprenantes à travers des financements et non des prêts. »

Haoua Touré
Lefaso.net

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