Cela fait déjà 32 ans que l’Association pour les sciences de la santé du Burkina Faso (ASSB) organise les Journées des sciences de la santé de Bobo-Dioulasso (JSSB). Créées en 1992 avec des rencontres annuelles régulières, ces journées se sont par la suite muées en biennale depuis 2004. Elles ont pour objectifs de créer un cadre d’échanges, de rencontres et de concertation ; de permettre une meilleure collaboration entre institutions de recherche et de soins ; de favoriser une plus grande utilisation des résultats de la recherche par les agents de terrain.

Cette année, la 22e édition des JSSB se tient au Centre Muraz de Bobo-Dioulasso sous le thème : « Insécurité et défis sanitaires en Afrique ». Au fil des années, les JSSB ont eu une notoriété hors des frontières du Burkina avec la participation des acteurs des pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. « Ces journées réunissent les acteurs de la santé pour un partage d’expériences. C’est donc un forum où tous ceux qui sont dans le domaine de la santé peuvent intervenir, apporter leurs expériences et faire en sorte que les bonnes pratiques puissent être partagées afin de servir à l’amélioration de la santé de la population », a indiqué le Pr Jean Bosco Ouédraogo, président de l’Association pour les sciences de la santé du Burkina.

Pour le président de l’ASSB, le choix du thème de cette édition n’est pas fortuit. En effet, le Burkina Faso traverse, depuis des années, une crise sécuritaire qui affecte négativement son développement. Cette situation a engendré de nombreux déplacements de populations. Ainsi, la demande en soin de santé a augmenté dans les communautés d’accueil où les structures sanitaires fonctionnelles restent limitées. Pour le président de l’ASSB, Pr Jean Bosco Ouédraogo, cette situation a désorganisé tout le système de santé avec une pression sur les services de santé. « C’est cette situation qui nous invite à chercher des solutions, afin de trouver des moyens pour faire en sorte que l’accès aux soins de santé puissent être accessible à tous », a-t-il souligné.

C’est pourquoi, pour cette 22e édition des JSSB, les acteurs de la santé et de la recherche ont décidé de mener la réflexion autour du thème : « Insécurité et défis sanitaires en Afrique ». Les participants viennent de divers horizons notamment du ministère en charge de la santé, du ministère en charge de la recherche, des ONG impliquées dans le domaine de la santé, des organismes internationaux, et presque tous les pays voisins participent à cette rencontre à Bobo-Dioulasso. Ces journées sont donc organisées en 24 sessions dont des sessions orales et des sessions affichées.

Pour chaque session, les participants vont échanger autour d’un thème spécifique. Les participants auront droit également à des conférences inaugurales chaque matin pour ouvrir les travaux. Au regard du thème qui est d’actualité, les acteurs vont échanger et partager leurs expériences dans le domaine des sciences de la santé. Le Pr Ouédraogo a saisi l’occasion pour traduire sa gratitude à tous les acteurs qui ont contribué à l’organisation de cette édition des JSSB.

L’ouverture des travaux a été présidée par le directeur régional de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, des Hauts-Bassins, Irénée Somda, représentant son ministre de tutelle. Il a également salué la pertinence du thème de cette année qui, selon lui, est d’actualité. Il a fait savoir ainsi que c’est l’une des préoccupations majeures des pays de la sous-région en proie à l’insécurité depuis quelques années.

Selon lui, le département de la recherche reste l’un des acteurs majeurs dans la quête de réflexion et de solutions rapides et efficaces pour assurer l’accès à la santé des populations dans les régions éprouvées par le terrorisme. « Ces journées sont donc très importantes au regard de la situation sécuritaire du pays. Elles visent à chercher des solutions pour soulager les populations. Au terme, des solutions seront proposées pour que le politique puisse prendre des mesures idoines pour soulager les populations », a-t-il dit. Avant de réaffirmer l’engagement des autorités du pays à soutenir ces journées scientifiques.

Romuald Dofini
Lefaso.net