Il était 19heures lorsque Victorien Tougouma, candidat à la présidentielle du 29 novembre est arrivé à Colsama. Une foule composée de jeunes hommes, femmes et d’enfants qui l’attendait lui réserve un accueil chaleureux avec des ovations et des cris. Installé sur un fauteuil, Victorien se relève aussitôt pour s’adresser à son public. « Je suis très content pour cette mobilisation. Merci d’être venu pour écouter mon message combien important pour le devenir du Burkina », déclare-t-il. Pendant près de 10 minutes il s’est insurgé contre la mauvaise gestion du pays par l’ancien régime dont des membres prétendent encore gérer le pouvoir.

« Vous devez faire très attention à ceux qui ont diné avec le diable, car on ne peut pas diner avec le diable, sans en être un. Désormais au Burkina, il faut être vigilant pour ne pas permettre des morts comme pendant l’insurrection et le putsch », clame le candidat du MAP au public.

Pour sa campagne, Victorien Tougouma a opté pour une caravane. Il va de quartier en quartier pour donner un message de paix, de réconciliation, d’unité nationale, gage d’un développement, mais surtout, dit-il, des messages de vérité parce que tout cela n’est possible que dans la vérité et la justice.

Renouveler la classe politique

Le Burkina Faso, selon le candidat a beaucoup souffert d’un manque de vérité et de justice. C’est pourquoi, il propose un renouvellement de la classe politique en vue d’aller vers de nouvelles politiques. A l’entendre, aller vers de nouvelles politiques sous-entend qu’il faut avoir le courage de dire aux anciens dignitaires, notamment ceux qui ont contribué à mettre le pays à genoux, qu’ils n’ont plus de solutions. Pendant 30 ans, soutient Victorien Tougouma, ils sont restés ministre, premier ministre, président de l’assemblée et ils veulent faire croire qu’ils ont encore des solutions pour le pays.
Aucun barrage à Bobo, un scandale…

Le candidat du MAP est étonné de voir que la capitale économique du Burkina – Bobo-Dioulasso – ne dispose d’aucun barrage malgré ses multitudes potentialités agricoles. « Même Ouagadougou qui n’a pas de grands cours d’eaux à des barrages partout » s’est-il indigné. Alors se demande-il, « sans eaux comment peut-on faire tourner une industrie ? Le minimum est la maitrise de l’eau. Nous savons qu’il nous faut une transition parce que nous n’avons pas un potentiel énergétique élevé ».

C’est pourquoi, si le MAP est à Kossyam au soir du 29 novembre, le président mettra l’accent sur la petite production, la transformation avant de développer un réseau de commercialisation interne en commençant par le « consommons burkinabè d’abord ». C’est en cela, foi du candidat, que le Burkina pourra exporter des produits de qualité vers l’extérieur. Victorien Tougouma a par ailleurs rassuré les bobolais en ces termes.

« Nous allons travailler à construire des barrages pour Bobo. Parce que la ville ne peut se développer sans un seul barrage (…) si nous sommes au pouvoir, des zones comme Banfora et Pô abriteront des abattoirs. Nous allons négocier pour qu’au sein de l’UEMOA, on puisse exporter du bétail sur pied. Parce que c’est ainsi dans l’Union Européenne. C’est une stratégie qui permet d’enrichir l’économie burkinabè ». Très satisfait de la mobilisation du public, Victorien Tougouma a noté que c’est est un effet domino.

La caravane choisie par le candidat a pour objectif d’aller à l’écoute des populations, et non remplir des stades ou des terrains de football où l’on ne peut connaitre réellement le quotidien des masses, alors que pendant la caravane, elles peuvent poser des questions sur le programme. Et le programme du candidat du MAP est principalement axé sur 5 volets à savoir :

–  Une république exemplaire reformant l’Etat pour que la justice soit au cœur de tout…
–  Une économique au service du développement durable en mettant au-devant le potentiel agricole…
–  Une croissance partagée en relevant le salaire des travailleurs et en baissant le train de vie de l’Etat pour financer les autres secteurs d’activité,
–  La sécurité humaine en mettant les moyens sur la santé et l’éducation
–  Les relations avec le monde à travers l’environnement en vue de voir comment léguer une planète meilleure aux générations futures.

Bassératou KINDO
Lefaso.net