Université Nazi-Boni de Bobo : Des journées pour inculquer le goût des maths chez les lycéens

Publié le lundi 25 mars 2019 à 22h45min

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 Université Nazi-Boni de Bobo : Des journées pour inculquer le goût des maths chez les lycéens

L’Unité de formation et de recherche en Sciences et techniques (UFR/ST) de l’Université Nazi-Boni, en collaboration avec Campus-France et l’Association pour l’animation mathématique (Animath) organise, du 25 au 30 mars 2019 à l’Institut supérieur des sciences de la santé (INSSA), un atelier de sensibilisation sur les mathématiques et l’informatique au profit des lycéens. Dénommées « Ecole de printemps en mathématiques et informatique », ces journées visent à soutenir le développement des mathématiques, des sciences physiques et de l’informatique dans les établissements secondaires et à favoriser l’émergence de jeunes talents dans ces sciences. La cérémonie d’ouverture officielle des travaux a été présidée par le Pr Macaire Ouédraogo, président de l’Université Nazi-Boni.

L’organisation de cette première édition de l’Ecole de printemps en mathématiques et informatique répond à un besoin spécifique, celui de relever le défi de l’augmentation du nombre de mathématiciens, physiciens et informaticiens dans les universités du Burkina Faso, en agissant sur la qualité de l’enseignement de ces matières dans les établissements secondaires. Selon le président du comité d’organisation de l’Ecole de printemps en mathématiques et informatique, Pr Sado Traoré, ces journées ont pour objectifs de stimuler les études de mathématiques et d’informatique, contribuer à l’éclosion de jeunes talents dans les études mathématiques et informatiques au Burkina Faso et favoriser l’émergence de jeunes compétences dans le domaine des mathématiques.

Il a par ailleurs souligné que ces journées visent à donner le goût des études mathématiques et informatiques aux lycéennes et lycéens. Durant les six jours de travaux, la centaine de participants issue des lycées et collèges de la ville de Bobo-Dioulasso va apprendre à jouer avec les mathématiques, à comprendre l’utilité sociale des mathématiques ; de manière générale, à démystifier les mathématiques. Il s’agira, pour eux, de travailler en groupes de quatre à six personnes sur des sujets non-triviaux, demandant de la réflexion.

Pr Sado Traoré, président du comité d’organisation de l’école de printemps en mathématiques et informatiques

Le Pr Sado Traoré a indiqué que l’Afrique, de façon générale, et le Burkina Faso en particulier, a un besoin urgent de former des cadres scientifiques aptes à s’adapter à la nouvelle économie largement fondée sur le numérique, les communications, les innovations et les capacités à adapter les découvertes en sciences et technologies aux besoins locaux de développement. « Dans ce cadre, les mathématiques, les sciences physiques et l’informatique jouent un rôle important, même si d’autres domaines doivent aussi être pris en considération tant en sciences exactes qu’en sciences humaines et sociales », a expliqué le Pr Sado Traoré.

Il a également fait savoir que l’enseignement de mathématiques dans le monde souffre de plusieurs difficultés. C’est ainsi que conscients de ces problèmes, plusieurs mathématiciens ont créé, en France, il y a une vingtaine d’années, l’Association pour l’animation mathématique (Animath) pour rendre les maths plus attractives auprès des élèves des collèges et des lycées. Il a ainsi invité les enseignants accompagnateurs à être des relais pour la création et la pérennisation des clubs Animath dans leurs établissements respectifs.

Pr Macaire Ouédraogo, président de l’université Nazi Boni

Selon le président de l’Université Nazi-Boni, Pr Macaire Ouédraogo, cette activité s’inscrit en droite ligne des priorités du gouvernement en matière de développement du système éducatif dans notre pays, à savoir le développement du capital humain, l’accroissement de l’offre et l’amélioration de la qualité de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation adaptés aux besoins de la transformation structurelle de l’économie.

En effet, on assiste depuis quelques années à un « assèchement » des classes de 1re et de Terminale C dans le pays. Une situation que le président de l’université a déplorée. Car il estime que cela pourrait conduire à un déficit de compétences nationales construites sur le socle des mathématiques.

A l’en croire, selon les statistiques nationales récentes, plus de 60% des étudiants sont orientés dans les filières de sciences sociales et humaines alors que notre pays a davantage besoin d’enseignements et de formations orientés vers les sciences et techniques. Il a ainsi rappelé que pour la session 2018 du baccalauréat, sur les 96 000 candidats, environ 49 000 étaient inscrits en série D, soit 51,4% ; la série A 36 000, soit 37,6% ; la série C 236, soit 0,2% ; la série E 44, soit 0,04%.

Le président de l’université a saisi l’occasion pour saluer cette initiative et inviter les participants à être assidus au cours des travaux. Il les a aussi invités à partager le goût des maths avec ceux qui les entourent, leurs camarades au lycée mais aussi avec leurs petits-frères et sœurs à la maison et dans le quartier.

« Durant cette semaine de formation, vous découvrirez qu’on peut faire des maths en jouant et qu’il n’est pas requis d’être surdoué. Vous serez alors nos ambassadrices et nos ambassadeurs dans cette grande campagne de démystification des mathématiques. Une campagne qui nous permettra, dans quelques années, de voir fleurir des classes de 1re et Terminale C dans tous les lycées de la ville, avec des effectifs comparables à ceux de la série D, mais également avec une présence plus renforcée du genre dans ces classes », a laissé entendre le Pr Macaire Ouédraogo.

Cet atelier sera animé entre autres par Arouna Darga, maître de conférence en physique à l’université Paris-Sorbonne ; Thomas Sentis et Virginie Do, tous deux élèves en quatrième année de l’Ecole polytechnique Thomas-Vezan en France. « Ils seront outillés sur les mathématiques outre que ce qu’ils font en classe. Nous allons leur apprendre les mathématiques en tant que jeu, échanger avec eux et leur présenter l’importance des maths », a indiqué Virginie Do.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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